Une association française de pieds noirs a récemment sollicité une réaction du président français au sujet de l’état dans lequel se trouvent les cimetières chrétiens et juifs en Algérie.
Le président de cette organisation, l’avocat Me Jacques Cavanna, qui a récemment séjourné en Algérie à l’occasion de la Toussaint où il a visité avec une quinzaine de membres de l’association certains cimetières de chrétiens et juifs français morts en Algérie durant la période coloniale, pointe un doigt accusateur sur les représentants de l’Etat français en Algérie. Il leur reproche de ne pas en faire suffisamment pour protéger les sépultures de ses aïeux morts en Algérie.
Dans sa longue missive au chef de l’Etat français, le président de l’Association de la sauvegarde des cimetières français en Algérie dénonce « l’attitude méprisante des autorités chargées de représenter la France en Algérie. Nous avons été choqués pour les cérémonies de la Toussaint, début novembre, par l’attitude de l’ambassadeur de France en Algérie, entouré des attachés militaire et culturel, qui n’ont pas déposé une seule gerbe, couronne ou même une seule fleur fraîche. Notre délégation s’est déplacée avec quatre gerbes en hommage aux morts français en terre algérienne ».
Le président de l’Association de la sauvegarde des cimetières français en Algérie a donné l’exemple des carrés juifs et chrétiens du cimetière d’Aïn M’lila, lesquels auraient été rasés par un promoteur local à l’insu des autorités de la ville de Aïn M’lila. Une tentative de joindre le premier responsable de l’APC de la deuxième plus importante commune de la wilaya d’Oum El-Bouaghi a été vaine.
Le militant pied noir, un avocat montpelliérain, revient aussi sur une affaire de fosse commune qu’il aurait trouvé au cimetière chrétien de Bologhine, à Alger. Il a cependant qualifié la réaction du peuple algérien de correcte face aux « agressions » subies par les cimetières chrétiens. Il a relevé, dans une déclaration au journal régional Métropolitain, qu’au court de son voyage, il a pu constater cette réalité : « Le problème ne vient pas des Algériens. Ils nous aident dans nos démarches et se disent confus quand nos cimetières sont détruits. Le problème vient de la France. Il faut que M. Macron le comprenne bien », a-t-il assuré au tabloïd.
Le respect des morts reste aussi une ligne rouge à ne pas franchir. Les incessantes demandes de l’Etat algérien concernant notamment la restitution des crânes de résistants algériens exposés il y a quelques années au musée de l’Homme à Paris, le prouvent. Le respect des morts, quelle que soit leur appartenance religieuse, s’impose.
Le premier responsable de l’association est revenu, par ailleurs, sur sa demande formulée, il y a quelques années déjà, au ministère de la Justice algérien pour l’obtention de la nationalité algérienne. Un cas loin d’être isolé puisque selon le journal, près de 60% de pieds noirs établis en France souhaiteraient avoir la nationalité de leur pays de naissance. Une situation au sujet de laquelle l’Etat algérien semble ne pas encore être prêt à trancher dans la mesure où un grand nombre de ces Français avaient fait le libre choix de rallier la cause du colonisateur pendant la guerre de libération nationale.