Les pétroliers veulent créer un syndicat autonome ,Hassi Rmel : l’UGTA mal en point

Les pétroliers veulent créer un syndicat autonome ,Hassi Rmel : l’UGTA mal en point
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Décidément, l’UGTA n’a plus le vent en poupe. De plus en plus contestée et n’arrivant plus à séduire les travailleurs et bénéficier de nouvelles adhésions, la centrale syndicale ne cesse de perdre du terrain au profit des syndicats autonomes.

Pis encore, le syndicat que dirige Abdelmadjid Sidi Saïd est contesté même dans ce qui fut, il n’y a pas si longtemps encore, ses chasses-gardées. Le cas de Sonatrach est, à ce titre, fort édifiant. De plus en plus, des voix de travailleurs syndiqués pourtant à la centrale syndicale s’élèvent ces derniers temps, et avec insistance, pour dénoncer l’inertie des structures et, par voie de conséquence, appeler ouvertement à la désertion de ce qu’elles qualifient de «coquille vide». Dans la zone industrielle de Hassi Rmel, secouée par moult actions de protestations ces derniers mois, les agents de Sonatrcah appellent à l’adoption d’un nouveau choix syndical. En termes plus clairs, comme cela a été mentionné dans le communiqué rendu public, hier, et dont une copie est parvenue à la rédaction, ils veulent créer un syndicat autonome Sonatrach. «C’est notre choix, pour un projet d’amélioration des conditions de travail et pour défendre les droits et acquis», note, en effet, ce communiqué. C e syndicat se veut être un outil qui fait du syndicalisme, pas de la politique et qui soit, selon toujours ce communiqué, à «l’écoute de tous les salariés et que chacun se sent libre de s’exprimer». En outre, il doit respecter la démocratie et les minorités et mettre l’intérêt des salariés au-dessus de toutes autres considérations. Pour les initiateurs de cet appel, ce syndicat doit être un cadre rassembleur tout en s’opposant partant à l’esprit de clan comme il doit être aussi «dirigé par des représentants aptes, intègres et motivés». Les travailleurs veulent par-dessus tout que ce syndicat soit réellement indépendant. A l’évidence, cela traduit le dépit des travailleurs de Sonatrach de la zone de Hassi Rmel qui ne font plus confiance à l’UGTA. Car pour eux, «tous les secteurs ne sont pas satisfaits de l’UGTA y compris les pauvres malheureux retraités (…). Le taux d’adhésion est réduit énormément». La centrale syndicale est fortement épinglée et elle est accusée de tous les maux. Le tableau brossé est, en effet, des plus sombres. Les représentants syndicaux de l’UGTA sont, ainsi, accusés d’être uniquement en quête de la satisfaction de leurs intérêts étroits, de n’avoir aucune capacité d’engagement et de négociation, de faire obstacle à toutes les initiatives des travailleurs et, surtout, d’obéir aux injonctions émanant du gouvernement. Cette sortie des pétroliers de Hassi Rmel n’est pas un cas isolé puisque dans de nombreux secteurs d’activités, l’UGTA est dans une peu confortable posture. Après avoir pratiquement perdu pied dans le secteur de la fonction publique, où elle enregistre un reflux au profit des syndicats autonomes, le syndicat de Sidi Saïd est en train de perdre du terrain dans le secteur économique cette fois-ci. Et tout porte à croire que cette tendance ira crescendo à l’avenir tant les travailleurs ne trouvent plus leur compte avec l’UGTA et lui préfèrent, de plus en plus, les syndicats autonomes.



Par : Kamal Hamed