Les pays occidentaux craignent une généralisation de la violence en Libye

Les pays occidentaux craignent une généralisation de la violence en Libye
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Bientôt dix-huit mois que Maamar Kaddafi est mort et que son régime est tombé, mais le nouveau pouvoir n’arrive toujours pas imposer son autorité, pas même à Tripoli où les milices continuent de faire la loi.

Dimanche dernier, le Congrès national libyen, faisant office de Parlement, a été obligé de suspendre ses travaux, devant les menaces proférées par des miliciens, lui reprochant non seulement d’avoir absout les partisans de l’ancien Guide libyen, mais de les avoir intégré dans le jeu politique, de l’attaquer. Le mercredi précédent, la voiture du président de ce Congrès, Mohamed al-Megaryef, avait essuyé des tirs, et, la veille, une centaine de députés avaient été retenus dans le siège même du Parlement.

Cette capitulation est traduite comme une manifestation de faiblesse des autorités libyennes qui ne parviennent toujours pas à assurer la sécurité dans le pays et à protéger la population qui fait face à la précarité dans tous les domaines.

Justifiant l’annulation des réunions du Congrès national libyen, Mohamed al-Megaryef déclarait que le Parlement « ne se réunirait pas sous la pression ou les menaces », reconnaissant l’incapacité de l’Etat à assumer ses fonctions les plus régaliennes, et que le pays est gouverné par la rue et les milices.

LG Algérie

Depuis quelques semaines, les attentats-suicides se multiplient dans le pays, faisant craindre au « gouvernement » une reprise de la guerre civile parce qu’en effet il ne se passe quasiment plus un jour sans que des heurts opposent des miliciens aux forces gouvernementales.

Les installations pétrolières sont, de plus en plus, la cible de ces milices, fragilisant encore davantage l’économie de la Libye. Samedi dernier, c’est le gazoduc Green Stream acheminant quotidiennement 17 millions de mètres cubes vers l’Italie, qui a été attaqué, entraînant la suspension des approvisionnements.

D’autre part, les affrontements entre tribus rivales se multiplient également, notamment dans l’ouest de la Libye, où le pouvoir n’a quasiment aucun droit de regard, laissant la situation se dégrader au détriment des populations qui quittent leurs maisons pour se réfugier dans d’autres régions du pays.

Le Comité international de la Croix rouge annonçait le déplacement d’au moins 3000 personnes fuyant les combats qui faisaient encore rage samedi dernier entre les tribus de Gantrar et Mechachia. Le bilan des morts et des blessés serait lourd, selon le CICR, mais les autorités libyennes refusent de le communiquer.

Les pays occidentaux, en particulier la France, qui sont intervenus le 19 mars 2011, deux ans dans quelques jours, évacuent leurs ressortissants de crainte d’une généralisation de la violence.

Brahim Younessi