Les pays émergents vont payer la crise au prix fort

Les pays émergents vont payer la crise au prix fort
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Selon la Banque mondiale, les 129 pays en voie de développement vont faire face à un déficit de financement de 270 à 700 milliards de dollars en 2009. Le FMI s’alarme aussi pour l’Afrique, continent le plus démuni.

Ils vont payer les pots qu’ils n’ont pas cassés. Selon la Banque mondiale, les pays en développement vont faire face à un déficit de financement de 270 à 700 milliards de dollars en 2009.



Explication de l’organisme: ce déficit de financement tient au fait que «les investisseurs privés fuient les marchés émergents» Et seulement «un quart des pays les plus vulnérable dispose des ressources pour empêcher une hausse de la pauvreté», écrit la Banque dans un communiqué accompagnant son étude.

L’organisme, qui a préparé ce document en vue de la réunion des ministres de l’Economie et des banquiers centraux du G20 à Londres les 13 et 14 mars, prévient que «les institutions financières ne peuvent pas à elles seules combler ce déficit (qui inclut la dette privée et publique plus le déficit budgétaire) pour ces 129 pays».

En conséquence, le président de la Banque mondiale Robert Zoellick appelle à «réagir en temps réel à une crise qui s’intensifie et qui touche la population des pays en développement».

En février, Zoellick avait annoncé la création d’un fonds pour les plus vulnérables destiné à inciter les pays riches à venir en aide aux pays les plus pauvres touchés par la crise.

«Les pays les plus pauvres les plus vulnérables»

De son côté, le FMI formule également les plus grandes craintes sur l’économie des pays émergents. La preuve: l’institution dirigée par Dominique Strauss-Kahn a convoqué dirigeants et décideurs du continent, demain mardi et mercredi à Dar es-Salaam, pour trouver une parade à un nouveau cataclysme.

Car si elle a été relativement épargnée au début de la crise financière par sa faible implication dans le système financier mondial, l’Afrique se retrouve désormais en première ligne.

C’est que le continent le plus démuni de la planète voit les menaces à court terme s’accumuler sur son économie, avec de potentielles conséquences humaines et sociales désastreuses pour les populations.

«Après avoir frappé les pays industrialisés et ensuite les marchés émergents, une troisième vague de la crise financière mondiale frappe maintenant les pays les plus pauvres et les plus vulnérables, et elle frappe durement», relevait ainsi la semaine dernière le directeur général du FMI, en présentant une étude à Washington.

La baisse du commerce mondial touche en effet directement des économies largement dépendantes de leurs exportations de matières premières, relevait DSK, en prédisant également une chute de 20% des investissements directs étrangers sur le continent.

Pour amortir le choc, le patron du FMI estime que l’Afrique a besoin de financements supplémentaires de l’ordre de 11 milliards de dollars dans les cinq ans.