Les ministres des Affaires étrangères des pays de la région sahélo-saharienne participeront mardi à Alger à une conférence ministérielle de coordination.
Outre l’Algérie, les chefs de la diplomatie du Burkina Faso, de la Libye, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad prendront part à cette rencontre.
C’est ce que a annoncé hier le département de Mourad Medelci dans un communiqué en précisant que «la conférence sera consacrée à une évaluation de la situation qui prévaut dans la région, en particulier sous l’angle de la recrudescence des actes terroristes et de la menace que représente ce fléau et ses connexions avec le crime transnational organisé et les trafics de tout genre, sur la paix, la sécurité et la stabilité de la région».
En plus d’un état des lieux, la même source indique que les ministres auront également à examiner et arrêter les mesures, aux plans bilatéral et régional, pour éradiquer ce fléau ainsi que les voies et moyens de la relance du développement économique au profit des populations de cette région.
Cette rencontre intervient dans une conjoncture caractérisée par certaines tensions entre pays de la région en raison notamment de la recrudescence des activités des groupes terroristes basés aux frontières notamment algéro-maliennes et du coup d’Etat militaire qui a eu lieu au Niger, un renversement qui a eu un effet sur les relations de ce pays avec les Etats voisins et même ceux de la communauté internationale.
D’ailleurs ce putsh a été condamné le 20 février à Bamako lors de la rencontre qui a regroupé les pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), à laquelle appartiennent 3 des membres de la région du Sahel à savoir le Mali, le Niger et le Burkina Fasso. La rencontre intervient également au moment où une tension est enregistrée entre Alger et Bamako. L’Algérie avait rappelé son ambassadeur au Mali pour consultation.
L’Algérie a dénoncé la décision des autorités maliennes de procéder à la libération de quatre terroristes que détenait ce pays sous le prétexte, qualifié de fallacieux, qu’ils avaient été jugés et ont purgé leur peine. La position algérienne a été confortée par le fait que le gouvernement malien aurait négocié la libération d’un otage français détenu par des groupes terroristes contre les quatre terroristes détenus, dont deux de nationalité algérienne et condamnés par la justice algérienne.
Le ministère des Affaires étrangères avait condamné et dénoncé avec force cette attitude inamicale du gouvernement malien qui a fait fi de la Convention bilatérale de coopération judiciaire, signée par les deux pays, et au nom de laquelle la demande d’extradition des deux ressortissants algériens, poursuivis par la justice algérienne pour des actes terroristes, a été formulée en septembre 2009 et réitérée en février 2010.
La même source avait rappelé à l’intention des responsables maliens que la décision du gouvernement malien a violé les résolutions pertinentes et contraignantes du Conseil de sécurité des Nations unies et les engagements bilatéraux, régionaux et internationaux de lutte contre le terrorisme.
Il a été estimé que la libération de terroristes recherchés par des pays voisins favorisera un développement dangereux pour la sécurité et la stabilité dans la région sahélo-saharienne et servira objectivement, les intérêts du groupe terroriste activant dans la région sous la bannière d’Al-Qaïda.
Salah C.