Les pays du champ à propos de l’action au Sahel : Partenariat oui, ingérence, non !

Les pays du champ à propos de l’action au Sahel : Partenariat oui, ingérence, non !
les-pays-du-champ-a-propos-de-laction-au-sahel-partenariat-oui-ingerence-non.jpg

Après avoir travaillé pour une convergence autour du triptyque «pauvreté-crime organisé-terrorisme» comme base de réflexion, les pays du champ ont voulu rappeler la nécessité de ne pas confondre le partenariat avec l’ingérence. Les partenaires extra-régionaux auront reçu le message.

Ce sont les pays du champ, comme pour réaffirmer la paternité politique sur l’événement, qui ont signé le communiqué final. Ils rappellent que cette conférence de haut niveau sur le partenariat dans les domaines de la sécurité et du développement associant des partenaires extrarégionaux, a été programmée lors de la réunion ministérielle qui s’est tenue à Bamako en mai 2011.

Ils se félicitent de la participation de nombreuses délégations de haut rang, confirmant ainsi l’importance du rendez-vous. La déclaration commune des quatre pays, soit le Mali, le Niger, la Mauritanie et l’Algérie, veut aussi préciser que la concertation des pays du champ et de leurs partenaires s’inscrit dans une autre coopération plus large, celle de la lutte des Nations unies contre le terrorisme.

La précision revêtant un caractère éminemment politique dans un contexte de construction de partenariats crédibles contre la tendance négative à l’ingérence. Qu’on place l’action au Sahel dans une démarche convergeant avec les orientations onusiennes n’est donc pas un bavardage aux accents légalistes, mais une précaution anticipant sur d’éventuels dépassements ou sur les risques d’aggravation de la situation sécuritaire ou économique de la sous-région.

Dans un contexte international où des pays influents font voter à leur guise des résolutions contraignantes par le Conseil de sécurité, soumettre, en quelque sorte, l’action des intervenants, qu’il s’agisse des pays du champ, de l’Africom ou de l’UE, à la supervision des gardiens du droit international n’est pas une précaution de trop.

On comprend donc pourquoi, en plus d’un appel explicite à l’aide des partenaires dont les bailleurs de fonds, les pays directement touchés par le péril au Sahel ont voulu exposer de façon transparente leur stratégie.

«Les représentants des pays du champ ont exposé leur stratégie régionale, fondée sur une vision commune, des principes directeurs et des mécanismes de coopération adaptés, et ont convenu de la nécessité d’engagements supplémentaires et de davantage d’actions coordonnées,» explique le texte du communiqué en précisant que ces mêmes pays tiennent à «s’approprier les questions cruciales de la sécurité et du développement dans leur région… Ils ont salué leur détermination à assumer leur responsabilités nationales, régionales et internationales à cet égard».

Un message clair au sujet du respect de la souveraineté des Etats réitéré par le ministre algérien délégué aux affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, qui a déclaré, lors de la conférence de presse ayant suivi la clôture des travaux, qu’il ne fallait pas confondre partenariat et ingérence.

Rendez-vous est pris dans six mois dans l’un des autres pays du champ, pour continuer à coordonner l’action commune contre un fléau que les peuples de la région doivent éradiquer urgemment. C’est aussi et d’abord le message de la conférence qui s’est tenue à Alger ces 7 et 8 septembre en présence des représentants des grandes puissances.

Nordine Mzalla