Les pays arabes sont déjà mal en point,La crise américaine tombe au pire moment

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L’Algérie ne serait pas touchée par la crise

L’Algérie pourra-t-elle consentir des subventions sociales en cas de baisse drastique du prix du pétrole?

En pleine crise des subprimes en 2008, des explications étaient venues de tout bord notamment de l’actuel ministre des Finances, pour nous convaincre que l’Algérie ne serait pas touchée par la crise étant donné que le pays était faiblement arrimé à l’économie mondiale. Qu’en sera-t-il en 2011 avec la crise de la dette américaine?

Il y a déjà un quasi-consensus qui se dégage auprès des économistes pour dire que les réserves de change déposées en bons de Trésor américains, à hauteur de 50 milliards de dollars, ne suscitent aucune inquiétude. Mais c’est pour réclamer tout de suite après une gestion plus transparente des réserves de change globales qui dépassent 150 milliards de dollars. Si des assurances sont exprimées à propos des bons de Trésor américains, ce n’est pas le cas en ce qui concerne le prix du pétrole. Tout porte à croire qu’un ralentissement de l’activité en Occident engendrera un relâchement de la pression sur les sources d’énergie, conduisant le prix du pétrole à la baisse. Il est déjà cédé à moins de 100 dollars.

LG Algérie

Or, l’économie de l’Algérie, comme celle des autres pays arabes, est déjà assez fragilisée en l’état actuel des choses pour lui imprimer un autre choc. Si jusque-là, les subventions ont fonctionné à fond pour calmer le front social, qu’en sera-t-il lorsque les caisses de l’Etat seront vides ou ne seront plus débordantes de devises. Cette crise, qui risque d’être accompagnée de répercussions désastreuses sur l’emploi, tombe au mauvais moment pour les nations arabes qui font déjà face à des révoltes de la rue. L’économie de l’Algérie, parce qu’elle est basée essentiellement, sur l’importation sera soumise à des tensions supplémentaires. Elle sera impactée par une baisse en valeur réelle des recettes d’hydrocarbures à cause d’un dollar faible. Comment pourra-t-elle dès lors, assurer une couverture du marché? Même dans le cas où le marché est approvisionné correctement, l’inflation dégrade déjà le pouvoir d’achat des ménages algériens. L’Algérie a libellé ses ventes de pétrole en dollars, conséquence des constantes du marché mondial, mais elle achète ses produits en euros à cause de la proximité des marchés de la rive Nord de la Méditerranée.

Ces mêmes achats pourraient coûter plus cher au moment où le gouvernement tente de réduire la facture des importations sous prétexte qu’elle a atteint un rythme insupportable pour ses finances. Cela a certainement fait l’objet de discussions entre le président de la République et les ministres de l’Energie et des Finances qu’il a reçus, en début de Ramadhan, dans le cadre des auditions annuelles. Parmi les scénarios adoptés dans de telles situations, il y a la dévaluation de la monnaie, mais les conséquences ne feraient qu’aggraver les déboires des consommateurs. Pour l’instant, rien ne renseigne encore sur la durée de la crise et sur ses conséquences. De nombreux dirigeants, de divers pays à travers la planète, tentent d’endiguer le tsunami économique.

Hier, à la veille de la reprise des marchés boursiers, des contacts tous azimuts sont menés entre banquiers, ministres et décideurs des pays du G7, notamment pour éviter une autre banqueroute financière, dans le sillage de la dégradation de la note des Etats-Unis et de la crise de la dette en zone euro. Avant l’ouverture des places financières aujourd’hui et leur réaction suite à la dégradation de la note des Etats-Unis, tout le monde retient son souffle: la réaction des marchés peut prendre toutes les directions. Mais certains ne cèdent pas à la panique, pariant sur la solidité de l’économie américaine. Pour l’instant, il n’y a que Standard & Poor’s qui avait retiré vendredi aux Etats-Unis la prestigieuse note AAA, dont jouissent les émetteurs d’obligations les plus fiables. C’est une sanction inédite depuis la création de l’agence en 1941. Les deux autres agences de notation n’ont encore rien remis en cause des fondamentaux de l’économie américaine.

D’ailleurs, la décision est contestée vivement par le Trésor américain, qui a mis en doute l’intégrité de l’agence. Selon lui, elle a commis une erreur de 2000 milliards de dollars dans les projections de déficit budgétaire jusqu’en 2021.