Les partisans de la production nationale face au lobby de l’import-import, La guerre des intérêts fait rage

Les partisans de la production nationale face au lobby de l’import-import, La guerre des intérêts fait rage
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Dans le médicament, l’industrie mécanique, la filière textile, il se mène en Algérie une sourde guerre entre ceux qui veulent redonner à l’industrie nationale ses lettres de noblesse et les tenants de l’importation qui ont acquis une puissance impressionnante. Les lois et les contre-lois, sont leurs armes…

L’ industrie nationale des médicaments marque des points. La baisse de la facture d’importation ces deux dernières années en témoigne. Le lobby qui tenait en otage la santé des Algériens semble perdre du terrain, face à une volonté politique qui s’appuie sur une véritable stratégie d’implantation d’une industrie pharmaceutique en Algérie.

Aussi, les diverses actions lancées en ce sens par les pouvoirs publics, ainsi que les initiatives privées permettent, aujourd’hui, de prévoir un niveau de couverture du marché local du médicament à hauteur de 65% par la production nationale. Ce chiffre révélé par le PDG de Profarmal, Malik Ait Saïd, est consolidé, puisque les unités censées réaliser cette performance sont déjà construites ou en voie de l’être.

La performance est, en effet, de taille, puisqu’aux derniers  » pointages  » l’Algérie fabrique 36% seulement de ses besoins en médicaments. Les professionnels du secteur affichent une certaine sérénité par rapport à la question et soulignent l’importance du volume d’investissement que connait le médicament en Algérie.

LG Algérie

Aussi, la barre des 70% fixée par le gouvernement à moyenne échéance n’est pas du tout utopique au regard de la dynamique que vit le secteur. Il faut savoir, à ce propos que les grands groupes pharmaceutiques internationaux ont bien saisi le message des autorités centrales et ont définitivement compris que l’avenir du secteur en Algérie n’est plus dans l’importation, mais bien dans la fabrication locale du médicament.

Les grands laboratoires américains et européens ont indirectement  » aidé  » le gouvernement dans sa lutte contre les filières de l’import-import. Les  » barons  » n’ayant pas su convaincre les grands groupes de privilégier le commerce à la production, sont tombés d’eux-mêmes, face à la volonté clairement exprimée par les pouvoirs publics.

Il demeure que la bataille gagnée contre le lobby de l’import-import, ne signifie nullement que la guerre est finie. Et pour cause, les tentatives de blocage existent bel et bien à plusieurs niveaux.

Même si les tenants de l’import-import se font plus discrets en raison du discours dominant en faveur de la production nationale, ils ne désespèrent pas pour autant et attendent de revenir à la charge au moindre faux-pas.

Ne faut-il pas souligner que des actions visant à freiner les importations ont été déjà prises par le passé, mais très vite réduites à néant par le lobby. La force des lobbys En fait, la lutte est loin d’être terminée, tant que subsiste des traces du groupe de pression qui agissait, il n’y a pas si longtemps au niveau de tous les rouages de l’Etat.

Et ce serait ces  » traces  » qui retarderaient le démarrage effectif de l’Agence nationale du médicament, l’actualisation des lois régissant le secteur et la dotation de la direction pharmaceutique au niveau du ministère ,des moyens matériels et humains nécessaires. L’enjeu est stratégique. La bataille se mène actuellement autour des délais d’enregistrement des médicaments au ministère. Les producteurs voudraient les raccourcir.

Cette bataillelà, n’est certainement pas la  » mère  » des batailles, mais elle est décisive pour le renforcement des acquis. Le succès remporté dans le médicament a inspiré, faut-il le souligner, les décideurs, pour appliquer la même médication à l’industrie mécanique.

Dans un mois très précisément, le compte à rebours sera enclenché pour tous les concessionnaires de marques d’automobiles étrangères. A parti du 1er janvier 2014, ils devront créer une activité de production dans le domaine de l’industrie mécanique, dans les trois prochaines années. Si non, l’agrément qui leur permet d’exercer en Algérie leur sera purement et simplement retiré.

Cette disposition, contenue dans la loi de finances 2014 gagnerait donc à être systématiquement reconduite pour les prochains exercices, aux fins de créer les conditions idoines pour l’émergence d’une véritable industrie de la sous-traitance et partant réduire la facture d’importation des pièces de rechange. Il est évident que dans la filière mécanique, les importateurs ont pignon sur rue.

Ils ont accumulé des sommes colossales et atteints un niveau d’influence tel, dans tous les rouages de l’Etat qu’il sera certainement très difficile d’inverser la tendance dans ce secteur précisément.

On voit déjà poindre des velléités de résistances à la disposition légale obligeant les concessionnaires à investir. Il s’est certes trouvé un ou deux opérateurs qui ont initié des projets de réalisations industrielles en Algérie, mais le gros de la troupe réfléchis au meilleur moyen de forcer la main au gouvernement pour qu’il revienne sur sa décision et  » les laisse faire leur beur « .

Les multinationales, ces nouveaux alliés Cela dit, les concessionnaires ne sont pas si unis que cela. Et les maisons- mères de grandes marques occidentales affichent leur intérêt pour le marché algérien. Comme pour le médicament, le salut pourrait venir de l’étranger au sens où les constructeurs internationaux sont tentés par une installation directe, via le principe du 51/49.

La gestion revenant aux occidentaux, il ne serait pas interdit de croire à une évolution du marché mécanique national du tout import vers la production d’une grande partie des composants des véhicules commercialisés sur le territoire national. En fait, les meilleurs  » alliés  » du gouvernement dans sa guerre contre les lobbys de l’import-import sont les multinationales.

Il suffit de faire montre d’une volonté politique infaillible, fixer des règles claires et transparentes et les laisser convaincre leurs partenaires algériens, quant à la rentabilité d’un investissement dans la production en Algérie.

S.B.