Les partis politiques, notamment le FLN, RND et leMSP regroupés autour de l’Alliance et le FNA sau-tent dans le train en marche et près de l’arrivée. Ils se réveillent enfin et prennent position.
Les signaux d’alerte n’ont pourtant pas manqués depuis les préavis de grève lancés par les syndicats autonomes des enseignants. La grève de 21 jours du mois de novembre a laissé de glace tous les partis politiques qui n’ont pas voulu se mouiller dans ce conflit qui intéressait les enfants algériens et le système éducatif.
Le suivi de cette grève a été mitigé et le ministère de l’Education nationale ne s’est pas départi des positions qu’il a toujours affichées.
Celle qui a suivie et qui a débuté le 24 février dernier a été plus radicale, traduisant la détermination les syndicats autonomes des enseignant à revendiquer «leurs droits», ceci quel que soit le prix à payer.
Le suivi de la grève des enseignants, à travers les établissements scolaires de tout le territoire national a dépassé les prévisions, frôlant les 90% dans les trois cycles selon l’UNPEF et 70% selon le Cnapest. C’est ce succès total qui a obligé le ministère de l’Education nationale à céder sur l’essentiel sans pour autant donner entière satisfaction aux syndicalistes.
Ceci n’a pas pour autant réussi à démobiliser les syndicats des enseignants qui campent sur leurs positions, nonobstant les menaces brandies par leur tutelle au cas où ils ne reprennent pas leur travail.
Ce bras de fer inquiète les élèves et leurs parents, qui entrevoient le spectre d’une année blanche, et finit par toucher les responsables des partis politiques, jusque là amorphes à mettre le doigt sur la plaie, particulièrement l’Alliance présidentielle, qui naturellement prend faits et causes pour le gouvernement, appelant dans un communiqué commun publié, jeudi, les enseignants à «la reprise immédiate du travail pour préserver le droit des élèves à l’éducation garanti par la Constitution», et ce souligne le texte dans le souci de préserver «les droits de millions d’élèves qui constituent l’avenir de l’Algérie et en réponse aux aspirations des familles et de la société».
Leur intrusion dans ce conflit, opposant les enseignants à leur tutelle, se fait par effraction et les disqualifie aux yeux des enseignants lesquels certainement apprécieront, à leur manière, l’ordre qui leur est donné par les responsables des trois partis, membres de l’exécutif.
Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, lui, a appelé jeudi à Oran, selon l’APS «les parents d’élèves à recourir à la justice pour exiger une reprise des cours et sauver les droits des élèves à la scolarité».
Il reste à savoir si les associations d’élèves ont le pouvoir de recourir à la justice pour amener les enseignants à plus de sagesse.
Est-ce, «la solution», telle que préconisée par ces formations politiques pour résoudre un évènement. Et ces partis, ont-ils été à l’écoute lorsqu’ils ont été sollicités par les syndicats autonomes pour être leur interface auprès du gouvernement.
Il n’a rien été de tout cela et pour cette raison, il est facile de deviner la réponse que les syndicats des enseignants réserveront à «la grande préoccupation», exprimée par le FLN, le RND, le MSP et le FNA «devant la poursuite de la grève dans le secteur, grève qui menace l’année scolaire en cours».
S. B.