A peine cinq jours se sont écoulés après le discours du président de la République annonçant des réformes globales, que voilà la machine mise en branle quant à la réalisation des décisions du chef de l’Etat, puisqu’une réunion s’est tenue à ce sujet ce mercredi au niveau du ministère de l’Intérieur.
Une réunion qui a vu le ministre Daho Ould Kablia instruire les cadres centraux de son département à traduire fidèlement sur le terrain les directives du président. Une réunion consacrée notamment à la mise en place de groupes de travail pour mettre en œuvre les directives contenues dans le dernier discours à la nation du chef de l’Etat.
Mohamed Djemâa, porte-parole du mouvement pour la société de paix (MSP), pense qu’une mission d’une aussi grande importance ne doit pas faire l’objet d’une exclusivité auprès d’une partie restreinte.
«Si des départements ministériels sont chargés de se préparer en perspective de participer à l’encadrement des réformes annoncées, ils ne doivent pas pour autant se substituer au dialogue qui concerne l’ensemble des citoyens, à leur tête les forces politiques,
la société civile et les experts en la matière», avant d’ajouter qu’au niveau du MSP «on a demandé que ces réformes ne soient pas menées par l’administration si on veut un changement. Sinon on va aller droit dans le mur et l’échec sera réel», dira notre interlocuteur, avant qu’il ne martèle tout simplement qu’«il n’y a pas lieu de se substituer aux juristes et aux spécialistes dans une telle mission».
Au niveau du parti El Islah, on déplore qu’une certaine opacité entoure l’aspect technique du processus de réformes annoncées. C’est ainsi que le secrétaire général de ce parti, Djamel Benabdeslam, constate que «les choses ne sont pas encore claires à notre niveau quant au programme des réformes envisagées. Aucun contact n’est établi avec les partis politiques pour pouvoir entrevoir quoi que ce soit».
Ce qui amène notre interlocuteur à avouer que «nous ne pouvons émettre quoi que ce soit, ni commentaire ni jugement, sur une question qui demeure opaque». Une opacité qui a motivé peut-être le mutisme de quelques partis que nous avons sollicités autour du processus des réformes.
D’autres formations politiques, à l’image du FLN, PT, FNA n’ont pas répondu à nos sollicitations.
Khaled Haddag