Les partis politiques aspirent à davantage d’ouverture démocratique sur la scène nationale et dans leur formation

Les partis politiques aspirent à davantage d’ouverture démocratique sur la scène nationale et dans leur formation

Plusieurs spécialistes et partis politiques ont affirmé que les reformes politiques, engagées par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, offraient l’opportunité de s’affirmer sur la scène nationale, appelant à davantage d’ouverture « pour la consécration de la pratique démocratique », particulièrement au sein des « formations politiques ».

La consécration de la pratique démocratique « n’est pas effective » au sein des partis, estiment plusieurs spécialistes en Droit, soulignant que certains chefs de partis occupent ce poste depuis la formation de leurs partis, donnant l’impression que « ces formations appartiennent à leurs chefs ».

A cet égard, l’enseignant universitaire Abdelaali Rezagui a estimé que les partis en Algérie devraient élaborer « une charte d’honneur » pour définir, au sein du parti, les conditions d’alternance au pouvoir et défendre leurs propres programmes.

« L’action militante des partis dans notre pays n’a pas de bases comme il est de vigueur au niveau des partis politiques des pays occidentaux », a-t-il dit, soulignant que cet déficience est perceptible à travers les conflits intérieurs au sein du même parti pour l’accession à la tête de la formation politique plutôt que pour défendre des idées ou programmes ». Il a expliqué cette situation par « l’absence d’une loi » qui détermine l’attitude à adopter par les militants face à leurs partis, en vue d’éviter « le nomadisme politique ».

M. Mohand Barkouk, enseignant en sciences politiques a pour sa part affirmé que « la logique démocratique » repose sur « une gestion transparente et l’alternance à la tête du parti », à travers les congrès périodiques qui décident des postes de responsabilité à repartir au sein du parti, citant l’exemple du limogeage du chef du gouvernement britannique, Mme Margaret Thatcher, par son parti, preuve d’une « gestion démocratique réussie » de ces partis. Il a estimé « inconcevable que les chefs de partis occupent ce poste pour un temps indéfini », fermant ainsi la voie devant l’alternance au pouvoir.

Concernant les points de vue des partis sur ce sujet, M. Fateh Rebiai, secrétaire général du mouvement « Nahda » a, de son coté, exclu sa formation de ce phénomène, car, a-t-il dit, les principes d’alternance au pouvoir et de pratique démocratique sont « consacrés » au sein du mouvement.

Une telle situation est « rare » en comparaison avec les autres partis, a-t-il ajouté, estimant que plusieurs de ces partis qui prônent la démocratie et l’alternance au pouvoir « ne les consacrent pas au sein de leurs rangs ».

La situation prévalent aux sein de nombreux partis est celle « qui encourage la pérennisation du chef d’un parti dans son poste jusqu’a sa mort ou la survenue d’un putsch qui généralement sème la zizanie au sein du parti » Le secrétaire général du mouvement En-Nahdha a relevé la nécessité de mettre en place « les mécanismes qui définissent le mode d’alternance aux responsabilités au sein des partis et la durée des mandats des présidents afin d’éviter le chantage des militants et la consécration de l’appropriation du parti ».

Pour M. Rebiai, la démocratie ne peut aboutir tant que des partis ne pratiquent pas encore l’alternance au pouvoir en leur sein ».

Quant au secrétaire national du Parti du front de libération nationale (FLN) chargé de l’information, M. Kassa Aissa il considère que les militants doivent consacrer l’exercice démocratique dans les statuts de leur parti afin que cesse « le phénomène des décisions unilatérales ». L’action démocratique permet de révéler les compétences et les capacités de chaque adhérent.

L’intervenant a imputé l’ampleur du « phénomène de l’autorité unilatérale » au sein des partis au « désir de s’accaparer les postes en faisant fi des objectifs contenus dans le programme. Seule la véritable démocratie peut, selon lui, remédier à ce mal et mettre fin à cette dictature qui « sévit désormais dans les partis ».

M. Mohamed Djemâa, ex-secrétaire national du Mouvement de la société pour la paix (MSP) chargé actuellement des affaires économiques estime que ce sont les partis qui appellent avec insistance le pouvoir à introduire davantage de réformes pour concrétiser la démocratie, la liberté d’expression et l’alternance au pouvoir », qui n’appliquent pas ces slogans.

C’est à l’intérieur des partis que doit commencer la pratique démocratique, selon lui, avant de l’appliquer dans la société qui connaît des différences intellectuelles et idéologiques.

Un responsable du parti des travailleurs (PT) M. Djelloul Djoudi estime, pour sa part, que le principe d’alternance au pouvoir au sein du parti « relève de la seule responsabilité des militants qui décident du maintien ou non du président du parti ».

« Si les militants jugent le responsable du parti apte à gérer les affaires de leur formation, il peuvent le maintenir plus longtemps dans son poste », a-t-il dit.(