Il ne reste que huit mois…
Devant l’absence de figure charismatique au sein des partis politiques, ces derniers n’ont d’autre choix que celui d’aller vers un consensus.
Un nouveau langage politique va marquer la présidentielle de 2014. L’expression «consensus» est devenue l’option favorite des partis. Ils sont nombreux à adopter cette formule. A huit mois du rendez-vous électoral, les partis se projettent déjà dans l’horizon 2014. Ces derniers s’agitent dans tous les sens à la recherche des alliances. L’expression «consensus» revient en force dans les discours de campagne préélectorale lancée par les partis.
Devant l’absence de figure charismatique au sein des partis politiques, ces derniers n’ont d’autre choix que celui d’aller vers un consensus. Les candidats ne se bousculent pas au portillon de la Présidence. Jusqu’à présent, la liste des candidats potentiels au poste de premier magistrat du pays ne connaît pas un grand engouement. Sur une soixantaine de partis, seulement deux ont, jusqu’à présent, présenté des candidats. Il s’agit du président du parti
El Karama, Mohamed Benhamou et le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati. Cela en plus du candidat indépendant, l’ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour.
Les autres formations sont sérieusement en panne de candidat. Même les grands courants politiques sont dans l’embarras. Frappés par un vent de renouvellement de têtes, les partis se retrouvent avec des responsables qui manquent d’expérience politique et d’expertise dans la gestion des affaires d’Etat. C’est le cas du MSP, du RCD et du FFS.
La démission de grandes figures de la scène politique, à l’image d’Aït Ahmed et Saïd Sadi, a posé un sérieux problème de relève; l’absence d’une élite politique capable de prendre en charge la gestion des affaires du pays; certains partis englués dans des crises internes sans fin, à l’image du FLN qui n’arrive pas à sortir la tête de l’eau pour se consacrer à l’important rendez-vous inscrit au calendrier de 2014. Sans tête depuis plus de cinq mois, l’ex-parti unique reste incapable de désigner un secrétaire général.
Parler de candidat pour le FLN serait de l’utopie. L’éviction de Abdelaziz Belkhadem qui ne cachait pas ses ambitions pour la magistrature suprême, a sérieusement bouleversé la maison FLN. Idem pour le RND. La démission d’Ahmed Ouyahia a chamboulé les cartes du parti. Ses actuels responsables, demeurés dans l’expectative, attendent des signaux. Les petits partis, surtout ceux du terroir, sont quasiment incapables de créer l’événement. Fraîchement nées, ces formations s’attellent à développer leurs structures au niveau de la base.
Devant cet état de fait, la scène politique risque de connaître plusieurs scénarios lors de la présidentielle de 2014. Les partis vont se constituer en plusieurs blocs pour mener leur projet politique. Les initiatives pullulent et les appels à un consensus se multiplient.
Le président du Front du changement, Abdelmadjid Menasra, a affirmé, vendredi à Alger, que sa formation politique proposait «une initiative d’entente entre les courants politiques» sur les candidatures à la prochaine présidentielle.
Le Front du changement propose «une initiative d’entente pour la présentation d’un seul candidat consensuel représentant les courants islamique, laïque et nationaliste», a indiqué M.Menasra lors de l’ouverture des travaux de la rencontre nationale des responsables de la jeunesse. Selon lui, le candidat consensuel «doit s’engager à assumer un seul mandat après son élection pour assurer un véritable changement démocratique en Algérie».
Le président de Tajamoue Amal el Jazaïr (TAJ), Amar Ghoul, s’est dit ouvert pour collaborer avec les différents courants afin de mener le projet Algérie. Samedi dernier, le secrétaire général du mouvement Ennahda, Fateh Rebiaï, a estimé à Biskra que «les multiples défis auxquels est confronté le pays ne peuvent être relevés par un seul parti, mais par l’ensemble des Algériens».
Le même jour, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezzak Mokri, a appelé, à partir de Mascara, à un pacte social démocratique entre les acteurs de la classe politique permettant l’alternance pacifique au pouvoir. Le RCD encourage le travail collectif.
«Il est plus que jamais temps de dépasser les positions sectaires et les cadres partisans réducteurs et d’agir dans le sens de placer l’Algérie au-dessus de tout autre considération», a déclaré le président, Mohcen Belabbès.