Les parties Libyennes en conflit à Genève sous l’égide de l’Onu, L’Algérie appelle au dialogue constructif

Les parties Libyennes en conflit à Genève sous l’égide de l’Onu, L’Algérie appelle au dialogue constructif

La Libye vit une crise politique et sécuritaire qui a occasionné d’importants dégâts

Pour certains observateurs de la scène libyenne, la partie est loin d’être gagnée car cette rencontre rassemble des politiques dont l’influence sur le terrain est jugée «négligeable»

Une réunion des parties libyennes en conflit s’est tenue hier à Genève sous l’égide de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (Minul. Samedi, après des rencontres avec les différentes factions en conflit à Tobrouk et à Tripoli, M.Leon avait annoncé que les parties libyennes avaient accepté de tenir un nouveau round de dialogue politique avec l’objectif de mettre fin à la crise politique et sécuritaire dans le pays.

Afin de créer un environnement propice au dialogue, M.Leon avait proposé un ´´gel des opérations militaires pour quelques jours´´, considérant qu’´´il est extrêmement important (…) d’arrêter les combats afin que ce dialogue politique puisse commencer sur de bonnes bases´´.

Les appels à l’instauration d’un dialogue politique en Libye pour régler la crise n’ont pas cessé depuis le déclenchement des hostilités. Or beaucoup de pays considèrent que «la solution ne saurait être autre que politique, avec «l’instauration d’un dialogue auquel doivent participer tous ceux qui sont prêts à répudier la violence». La volonté de l’Algérie, à ce sujet, a été constamment réaffirmée depuis plusieurs mois, privilégiant la réunion de toutes les parties susceptibles d’adhérer au respect d’un «dialogue inclusif et à favoriser un système démocratique».

Ainsi, l’Algérie a-t-elle vivement «encouragé» les parties libyennes à participer «loyalement et de bonne foi» au projet de réunion inter-libyenne, sous les auspices des Nations unies, considérant que la rencontre de Genève revêt une importance certaine dans la mesure où elle devrait permettre aux différentes factions de confronter sereinement les points de vue, en privilégiant loyalement et de bonne foi les vertus du dialogue «afin de garantir toutes les chances de réussite dans l’intérêt supérieur du peuple frère libyen».

Depuis 2011, la Libye vit une crise politique et sécuritaire qui a occasionné d’importants dégâts au pays alors que les autorités en place ne sont toujours pas parvenues à instaurer un véritable contrôle des dizaines de milices armées qui imposent leur loi en l’absence d’une armée et d’une police régulières bien entraînées.

Qui plus est, le pays est dirigé par deux gouvernements et deux Parlements qui se disputent le pouvoir à distance, ce qui tend à maintenir un statu quo préjudiciable à la recherche d’un consensus à même de permettre au peuple libyen de recouvrer la paix et la sécurité auxquels il a droit.

Pour le représentant de l’Onu qui parraine cette réunion, il s’agit là d’une «dernière chance» qu’en aucun cas les délégations ne doivent gâcher. La Misnul a fait état de la participation de membres du Parlement reconnu par la communauté internationale, dont certains qui le boycottent, de personnalités de la société civile, dont des femmes, et de membres des gouvernements provisoires précédents.

Pour certains observateurs de la scène libyenne, la partie est loin d’être gagnée car cette rencontre rassemble des politiques dont l’influence sur le terrain est jugée «négligeable», surtout que ni les forces du général Haftar et à Abdallah al Theni, le Premier ministre reconnu par la commuauté internationale, ni les milices de Fajr Libya n’ont été conviés à ces discussions alors qu’ils constituent les principaux belligérants.

Dans un contexte marqué par la montée en puissance des partisans de l’EI (Daesh), pour l’instant localisés au sud du pays, la stabilisation du gouvernement d’Al Thani est considérée par la communauté internationale comme une étape cruciale pour lutter contre la progression des groupes djihadistes en Libye.