Les particuliers recourent aux caméras au mépris de la loi Les citoyens parlent d’atteinte à la vie privée

Les particuliers recourent aux caméras au mépris de la loi Les citoyens parlent d’atteinte à la vie privée

Les méthodes de surveillance en Algérie ont nettement changé. Un nouveau profil est adopté quand celles-ci ne se sont pas numérisées. La preuve, nous voyons ici et là des plaques portant la mention « attention, chien méchant ! » devant les villas et les usines.

Les citoyens, commerçants et particuliers recourent aussi de plus en plus aux caméras de télésurveillance, l’œil invisible auquel rien n’échappe. Les grandes surfaces, les grandes entreprises ne sont pas les seules à être dotées de caméras de surveillance. Les magasins des quartiers, les supérettes en sont aussi équipées. « C’est une mesure dissuasive et préventive. J’ai été victime de plusieurs vols de produits. Depuis l’installation de la caméra, je peux affirmer qu’il y a une baisse sensible des cas. Je pense que les clients chapardeurs sont plus prudents », a confié Ali, gérant d’une supérette à la rue Mohamed-Belouizdad à Alger. Il a raconté qu’il a constaté le vol de produits alimentaires tels les pots de confiture importés, du chocolat, du fromage et même des détergents.

« Les auteurs sont dans la majorité des cas des femmes accompagnées de leurs enfants, qui profitent de la foule en absence de contrôle. J’ai eu affaire à une dame, qui semblait très respectable mais qui ne s’est pas empêchée de dérober un déodorant de 280 DA. Elle a nié et a même usé de violence verbale. En absence de détecteur antivol, je n’ai pas pu prouver le vol, c’est ainsi que j’ai décidé d’installer une caméra. Depuis, je n’ai pas enregistré des cas flagrants de vol parce que les clients sont plus prudents », a-t-il dit. Dans cette supérette, rien n’indique que le site est sous surveillance. « Certains seulement sont informés. Je ne peux pas la rendre visible sinon comment intercepter les auteurs ? » Ce gérant a également affirmé qu’il a acheté l’équipement du marché d’El Hamiz. « C’est un technicien du quartier qui me l’a installé et je l’ai acheté avec une facture », a-t-il répliqué à notre question sur l’autorisation d’installation. De même pour un gérant de magasin de vente d’appareils électroménagers à Draria, au sud de la capitale. « Nous ne sommes pas soumis à une autorisation parce que l’activité commerciale exige la prise d’un dispositif préventif qui inclut la télésurveillance. Je pense que l’autorisation est exigée aux grandes entreprises pour les caméras installées à l’extérieur », a-t-il avancé.

Les Pour et les contre …

Nour, étudiante, a été victime du vol de son portable à proximité de l’hôpital Mustapha-Pacha. « Il y a une caméra de surveillance mais elle n’a pas été exploitée dans l’enquête malgré mon insistance. Alors quelle est son utilité ? », s’est-elle interrogée. Aziz , lui se dit chanceux de résider à proximité d’une entreprise équipée de caméras à Birkhadem. « Je me sens rassuré. Notre quartier n’a pas enregistré de délits et je pense que c’est grâce à la présence de ces petits équipements parce que les voyous ont peur d’être identifiés. » Nazim, gérant d’une briqueterie, est très favorable à la vidéosurveillance notamment dans les commerces et les entreprises. « J’ai installé des caméras même à l’intérieur du site pour contrôler les employés. Je pense que si les travailleurs n’ont rien à se reprocher, cela ne devrait en aucun cas leur poser problème. Au contraire, ils peuvent justement se sentir rassurés. Ce n’est en aucun cas une atteinte aux libertés, mais uniquement une question de sécurité », a-t-il soutenu.

« Il y a de l’insécurité. Des dealers attaquent des officines pour se procurer des psychotropes et autres médicaments Une vendeuse a refusé de travailler le soir à cause de l’insécurité. J’ai pensé à la vidéosurveillance mais il faut toute une procédure administrative alors j’ai installé une alarme à défaut d’une caméra cachée mais je ne suis pas rassurée », nous a-t-elle confié.