La prolifération anarchique des parkings est devenu un phénomène de société qui gangrène la plupart des quartiers.
Tous les îlots ont leurs «gardiens de parking» qui n’hésitent pas à squatter de jour comme de nuit les rues, les trottoirs en s’autoproclamant véritables propriétaires et en demandant aux automobilistes de payer la prestation.
En somme, un véritable racket au vu et au su de tous.
A Alger, la plupart de nos quartiers sont squattés par ces jeunes chômeurs et parfois par des adolescents qui profitent de l’occasion pour gagner de l’argent de poche.
En effet, il n’y a pas un coin ou un trottoir qui ne soit pas envahi par ces personnes qui parfois agressent violemment les automobilistes qui refusent de payer.
En réalité, la plupart de ces soi-disant «gardiens de parking» ne disposent d’aucun document ni autorisation délivrée par une quelconque institution.
Une situation alarmante qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans les grands quartiers de la capitale. L’automobiliste qui tente de stationner est immédiatement abordé par une horde de jeunes qui lui réclament sa position.
«C’est le cas de toutes les ruelles d’Alger où le stationnement est devenu un véritable casse-tête. Il est vraiment agaçant de devoir payer 50 DA à chaque fois que je cherche à stationner !», nous lance Saïd, un automobiliste rencontré à la rue Victor Hugo à Alger. Il ajoute : «Cette anarchie est due notamment au flux important de véhicules et au manque considérable de places réservées à ces derniers», révèle-t-il.
Hocine, jeune automobiliste rencontré à Hydra, considère de son côté que l’absence de parkings est une grande arnaque qui prende de l’ampleur. «Le manque de parkings m’oblige parfois à payer la somme de 70 DA à des inconnus et, tenez-vous bien, pour stationner loin de ma résidence», ajoute-t-il.
Pour sa part, son ami Noureddine qualifie les personnes qui squattent les rues d’arnaqueurs. «Ces inconnus utilisent les mêmes expressions à chaque fois : ‘’chriki, n’choufoulek plaça bech t’gari’’ pour attirer sa clientèle», dit-il.
Quant à Lokmane, gérant d’une rôtisserie rencontré à Draria, il considère que plusieurs automobilistes ont été escroqués et parfois même agressés par ces jeunes.
«Cette situation devrait interpeller les pouvoirs publics pour éradiquer ce fléau», préconise-t-il. Billal, 28 ans, gardien de parking à Alger- Centre, dit exercer ce métier depuis presque une année avec ses trois camarades, de jour comme de nuit. «Je me lève tous les jours à 4 heures du matin pour prendre la relève et ne finis qu’à 23 heures.
C’est toujours le même scénario. On travaille dans de mauvaises conditions, surtout l’hiver». Et d’enchaîner : «C’est métier agaçant mais pour lequel j’ai opté pour gagner ma vie et ne pas devenir un mendiant».
Mehdi Isikioune