Les parkings anarchiques seront mis sous contrôle des services de sécurité. Très prochainement, les jeunes gardiens des parkings devraient disposer de badges, remis par les sûretés de wilaya, pour pouvoir exercer cette activité.
Le ministre de l’Intérieur Daho Ould Kablia a instruit avant-hier les walis d’appliquer cette nouvelle mesure afin de réguler les parkings sauvages qui pullulent dans toutes les villes du pays. Outre l’aspect sécuritaire, les pouvoirs publics vont imposer aux gardiens des parkings des redevances fixes.
Cela d’autant que cette activité est très rentable et génère des millions de centimes prélevés illégalement aux citoyens. La décision de confier cette mission à la police intervient suite à l’échec des services des communes à gérer ces espaces. Mais surtout, après que les parkings sauvages sont devenus un phénomène source de problèmes et de tracasseries.
A Alger, ou dans biens d’autres wilayas et villes du pays, la voie publique a été squattée par des jeunes chômeurs, qui en ont fait une propriété privée, au nez et à la barbe des autorités publiques. L’implication des services de sécurité n’est pas fortuite et renseigne sur le climat d’insécurité et l’anarchie causée par les vigiles de ces lieux de stationnement.
Certains d’entre eux n’hésitent pas à narguer, voire à proférer des menaces à l’encontre des automobilistes qui refusent de s’acquitter des frais de stationnement. Le pire est que certains d’entre eux imposent leur diktat et prétendent exercer «légalement», étant autorisés par les autorités locales. Le problème a été déjà évoqué mais sans que les autorités locales n’interviennent et mettent un terme à cette situation de non-droit.
Et pour cause, après les routes et ruelles, le «métier» de gardien de parking s’est propagé dans les cimetières, à proximité des institutions publiques et au sein même des agglomérations urbaines où les habitants, pour s’assurer de la sécurité de leurs véhicules, payent des sommes relativement importantes, atteignant 3 000 DA par mois.
Il n’empêche qu’à plusieurs reprises, des cas de vol ont été enregistrés dans ces mêmes espaces de stationnement. Les victimes paient sans avoir la garantie de retrouver leurs voitures. Au cœur d’Alger, des jeunes «délinquants», apprend-on, profitent de l’absence momentanée des policiers pour empocher jusqu’à 100 DA auprès de citoyens à la recherche de lieu de stationnement. Des cas d’agressions ont été même signalés.
Il y a quelques mois, le secrétaire général de la wilaya d’Alger a tenté de minimiser l’ampleur de ce phénomène. Il a expliqué que les espaces de stationnement anarchique et payant n’existent que dans les grandes villes et centres urbains, et la réalisation prochaine de 5 parkings à étages est susceptible de régler le problème. L’orateur n’a cependant rien proposé pour assurer une meilleure organisation de la situation d’anarchie qui a cours.
L’implication de la Sûreté nationale qui devait agir en collaboration avec les services de wilaya est une nouvelle mesure. Dorénavant, ces mêmes gardiens devraient faire preuve de plus d’organisation, de respect mais surtout assumer leurs responsabilités, notamment en cas de vol ou de saccage des véhicules.
Aomar F.