Ils sont prèts à consentir tous les sacrifices
Quand une robe pour fillette de cinq ans est cédée à 6000 DA et qu’un pantalon est proposé entre 3000 et 4000 DA, cela donne le tournis aux parents.
A une semaine de la fête de l’Aïd El fitr, les Algériens profitent pleinement des soirées ramadhanesques pour faire leurs dernières emplettes. C’est la course contre la montre. Le repas du ftour à peine digéré, les rues d’Alger, vitrine représentative des autres villes du pays, grouillent de monde. Juste après la rupture du jeûne, de nombreuses familles partent à la recherche de vêtements qui puissent procurer de la joie à leurs enfants.
Pour ce faire, ils sont prêts à consentir tous les sacrifices, allant jusqu’à s’endetter. Alors que c’est la dernière ligne droite vers la fête de l’Aïd, le grand rush bat son plein dans les magasins de prêt-à-porter et de boutiques d’habits pour enfants. Chacun essaie de tirer son épingle du jeu, faisant étalage d’un sens pointu de négociation. On se croirait face à des golden boys. Le rapport qualité-prix demeure le casse-tête chinois des parents qui font le tour d’Alger et de sa banlieue à la recherche de l’habit «rare». Mais à quel prix? Un tour dans les principales artères commerçantes de la capitale, à l’image des rues Didouche Mourad et Ben M’hidi, suffit pour constater cette course effrénée vers les magasins et grandes surfaces, en quête de bonnes occasions. Il y en a pour tous les goûts, mais pas pour toutes les bourses.
Quand une robe pour fillette de cinq ans est cédée à 6000 DA et qu’un pantalon est proposé entre 3000 et 4000 DA, cela donne le tournis aux parents, surtout si ces derniers ont plusieurs enfants à habiller. Cependant, comme à toute occasion exceptionnelle des vêtements de qualité, on préfère payer cher que de se rabattre sur des vêtements de moindre qualité, comme les produits chinois. Après tout, on peut se permettre des folies une à deux fois par an pour faire plaisir aux enfants. Même si pour cette année, les Algériens doivent se contenter des habits chinois. Chacun «navigue» selon ses moyens. Si les plus «aisés» préfèrent les boutiques des quartiers chics des hauteurs d’Alger, qui proposent des vêtements à des prix dépassant tout entendement, d’autres préfèrent les marchés des quartiers traditionnellement connus en de telles occasions. C’est le cas à Bachdjarrah, Meissonnier, Laâkiba, Bab El Oued… et Bab Ezzouar… où règne une ambiance inhabituelle.
Ici on peut trouver des vêtements de bonne qualité et à des prix raisonnables. Cela va des robes entre 600 et 1400 DA, aux pantalons à 800 à 1200 DA. Côté chaussures, la fourchette des prix se situe entre 2000 et 6000 DA. Ainsi, en dépit de la variation des prix d’un quartier à l’autre et d’un commerçant à l’autre, la facture reste salée.
Une famille de quatre enfants doit «casquer» pas moins de 40.000 DA. Une aubaine pour les commerçants qui soignent leurs vitrines, allant jusqu’à proposer des soldes, avec des réductions allant de 30 à 50%. Pour les plus démunis, les magasins de friperie sont la destination la plus prisée. On peut y trouver des vêtements à la portée de tous. C’est la solution extrême pour sauver la mise.
En somme, pris en étau entre les dépenses faramineuses du mois sacré de Ramadhan et des exigences tout aussi coûteuses de la rentrée scolaire, les ménages sont saignés à blanc.