la commande faite n’est pas encore arrivée et nous ne savons pas quand elle sera disponible», confie-t-on au niveau de l’Epsp de Bab El Oued.
Plusieurs centres de soins de la capitale connaissent, depuis quelques jours, un manque de vaccins contre la rougeole. Ce vaccin est administré aux nourrissions à partir de 9 mois. Pourtant, le ministre de la Santé, le Dr Djamel Ould Abbès avait rassuré, il y a quelques jours, les citoyens quand à la disponibilité des vaccins pour bébés.
Les parents ne cachent pas leur inquiétude. Une tournée effectuée, hier, au niveau de certains établissements publics de santé de proximité de l’Algérois, confirme ce constat. «Je suis venu à maintes reprises, mais la réponse du personnel médical est toujours la même: on n’a toujours pas reçu les doses de vaccins. C’est ce qui m’est arrivé aussi pour le vaccin du 5e mois», déplore une mère, sur un air désemparé. Cette situation a donc soulevé l’ire des citoyens.
«Je suis parti le dimanche 27 juin à la PMI de Télemly, commune où j’habite, pour me renseigner sur la disponibilité du vaccin antirougeoleux. La sage-femme m’a dit de revenir, non pas le mardi 30 juin dernier, mais celui d’après.
Donc je suis venu, mais ce fut pareil. A quand le règlement de ce problème?», lance, furieux, un père d’une enfant rencontré, hier, à l’Epsp de Bab El Oued, visiblement préoccupé par la santé de sa fille. Au niveau du centre, on nous confie: «La commande faite depuis une semaine n’est pas encore arrivée et nous ne savons pas quand elle sera disponible. Il faut repasser dimanche prochain pour le savoir».
Même constat au niveau de la polyclinique de Salembier où le vaccin contre la rougeole n’est pas encore disponible, comme nous l’a confirmé une infirmière de ce centre.
Devant cette situation qui a sérieusement perturbé le calendrier de vaccination, certains parents se sont retrouvés contraints de se tourner vers les cliniques privées. Mais la question qui se pose est de savoir pourquoi ce problème n’existe pas au niveau du privé alors que le secteur public connaît souvent cette «crise»?
Nos tentatives de joindre le ministère de la Santé et l’Institut Pasteur pour avoir des explications sur ce sujet, ont été vaines, les responsables de la communication de ces deux institutions étant «en réunion» ou «absents».
Il faut signaler que les polycliniques ont déjà connu une pénurie de vaccins pour nourrissons. Il s’agit du BCG, du VPO, du HBV contre l’hépatite B, DTC.HIB (diphtérie-tétanos-coqueluche-hémophilus Influenzae B) et du VPO (poliomyélite), des vaccins qu’on administre aux bébés entre le premier et le troisième mois. Des praticiens de la santé tirent la sonnette d’alarme face à cette situation.
«Si le manque de vaccins persiste, des maladies de l’enfance peuvent apparaître comme la rougeole, la tuberculose, la diphtérie, la coqueluche, l’hépatite…», avait averti le professeur de pédiatrie, Mostefa Khiati, dans un entretien accordé au quotidien électronique TSA. Ce dernier pense qu’il y a un problème d’organisation au niveau de la distribution des stocks.
Naïma Hamidache