Les parents d’élèves vont ester en justice les enseignants grévistes, « Vous êtes une menace pour nos enfants! »

Les parents d’élèves vont ester en justice les enseignants grévistes, « Vous êtes une menace pour nos enfants! »

Pris en otage!

Les parents d’élèves ne vont pas se contenter de saisir uniquement la justice algérienne, mais ils envisagent de porter l’affaire devant les instances internationales. Ils comptent aussi demander au président de la République d’interdire la grève dans le secteur de l’éducation.

La relation de confiance entre les parents d’élèves et les enseignants est cette fois-ci bel et bien rompue! En effet, la Fédération nationale des parents d’élèves a décidé d’ester en justice les enseignants grévistes.

C’est ce qu’a révélé Mohamed Benzina, président de l’Union des associations des parents d’élèves de la wilaya d’Alger. Il les accuse de jouer avec l’avenir des enfants de l’Algérie. Outrée par le bras de fer qui oppose le ministère de l’Education nationale et les syndicats, l’Union des associations des parents d’élèves de la wilaya d’Alger envisage donc d’enclencher une action en justice contre les enseignants grévistes «pour mettre fin au préjudice causé aux élèves et à leurs parents». Elles va saisir la Ligue algérienne des droits de l’homme pour constituer une instance de défense afin de traîner les enseignants grévistes devant les tribunaux du pays.

Cette association des parents d’élèves ne va pas se contenter de saisir uniquement la justice algérienne, mais elle envisage même de porter l’affaire devant les instances internationales. «Nous allons saisir l’Internationale des syndicats de l’Education nationale et le Bureau international du travail», a affirmé le même responsables qui accuse les grévistes d’être responsables du long retard dans le programme, de la déperdition scolaire même!

«Les parents d’élèves sont impuissants devant la récurrence de ces grèves, dont les élèves sont les seuls à en payer les conséquences», a dénoncé M.Benzina. «Les syndicats recourent à chaque fois à ce mode de protestation or, ils prennent en otage les élèves. Ils pensent à leurs intérêts, sans prendre en considération ceux des élèves», soutient-il.

Le président de l’Association nationale des parents d’élèves, Ahmed Khaled, révèle de son côté que son organisation à saisi, par écrit, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour mettre fin au procédé récurrent de grève, qui dure depuis plus de dix ans dans le secteur de l’éducation nationale. «Nous comptons également saisir, la semaine prochaine, le président de la République et premier magistrat du pays pour trouver une solution définitive à cette situation qui détruit l’éducation nationale», indique-t-il. Ahmed Khaled et son association veulent demander au président Bouteflika d’interdire la grève comme moyen de protestation dans les secteurs de l’éducation et de la santé. «Ces deux secteurs stratégiques influent directement sur la vie des citoyens.

Nous demandons alors que, comme ce qui est fait avec les services de sécurité, la grève soit interdite», réclame-t-il en appelant les enseignants à trouver d’autres moyens de protestation. C’est le même appel fait par la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit.

Elle a demandé aux syndicats de renoncer à la grève comme moyen de protestation, avant de tenter de leur faire signer une charte d’éthique et de stabilité dans le secteur. «Pour assurer un climat favorable à la construction d’un processus favorisant l’émergence d’une école de qualité», a expliqué Mme Benghebrit.

Chose que les syndicats ont catégoriquement refusé, durcissant même leur débrayage avec l’annonce de grève cyclique de trois jours chaque semaine!

Le bras de fer syndicats-tutelle continue donc, avec l’entrée en lice d’une troisième partie, les parents d’élèves…