Après l’échec des négociations avec le ministère de tutelle, les paramédicaux retournent au front social. Las d’attendre la concrétisation des promesses des responsables, le personnel paramédical revient à la charge.
Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), monte au créneau pour dénoncer le silence du ministère de la Santé. Il se mobilise pour exiger la prise en charge de ses revendications, toujours en suspens.
Dans un communiqué rendu public, «le conseil national du syndicat, qui s’est réuni à Alger, a décidé de déclencher un débrayage cyclique à partir du 24 novembre prochain». Le conseil national du SAP a décidé de «recourir à une grève nationale de trois jours par semaine à compter du lundi 24, mardi 25 et mercredi 26 novembre courant.
Le SAP ne lésinera sur aucun moyen pour durcir son mouvement, si aucune solution concrète ne vient répondre à ses préoccupations majeurs», lit-on dans le communiqué. Selon le même syndicat, la tutelle n’est pas disposée à prendre en charge nos doléances par la voie du dialogue et des négociations, bien au contraire.
«Cela a été décidé lors de la tenue du conseil national du SAP, réuni jeudi 13 novembre à Alger, afin d’examiner la situation préoccupante du personnel paramédical. Cet appel à la grève exprime aussi le ras-lebol des paramédicaux qui dénoncent avec fermeté la lenteur de l’application des textes réglementaires régissant le corps paramédical », précise-t-on.
De plus, le communiqué évoque les revendications non satisfaites pour lesquelles les paramédicaux vont débrayer de nouveau. Il cite dans ce cadre la question de l’intégration des paramédicaux brevetés (laboratoire, radiologie…) dans le grade des paramédicaux diplôme d’Etat.
Comme deuxième grief, le SAP fait cas de l’absence du dispositif réglementaire garantissant la progression dans les carrières, à savoir la promotion massive des paramédicaux (santé publique, A.M.A.R, sagesfemmes et biologistes), en application de l’instruction ministérielle N° 28 du 16 octobre 2014. Le SAP revendique aussi la nécessité de rendre effective l’application de certaines primes. Il évoque dans ce contexte l’indemnité de qualification, l’indemnité d’encadrement et celle de la documentation.
Le syndicat plaide aussi en faveur de la régulation juridique et administrative des Instituts nationaux de formation supérieure paramédicale. Face à cette situation, le SAP se dit contraint de reprendre la voie de la protestation, «seule issue pour exprimer le mécontentement de la corporation médicale».
Il appelle, par ailleurs, tout le personnel paramédical à se mobiliser afin de durcir le mouvement, et ce au cas où aucune solution concrète ne vient répondre à leurs préoccupations majeures. Après une accalmie qui aura duré plusieurs mois, le secteur de la santé va renouer à nouveau avec la protestation sociale et les grèves reprennent de plus belle. Les établissements hospitaliers risquent d’être paralysés dans 10 jours. Le ton est ainsi donné, il reste à savoir si les journées de protestation connaîtront un large suivi des travailleurs.
Meriem Benchaouia