A l’hôpital Mustapha-Pacha les blouses blanches ont improvisé un rassemblement pour exprimer le ras-le-bol de la corporation.
La grève de deux jours initiée par le Syndicat national des paramédicaux (Sap) a été largement suivie hier dans de nombreuses structures sanitaires sur l’ensemble du territoire national.
Hôpitaux et policliniques ont été paralysés par ce mouvement de protestation des infirmiers. Le porte-parole du Sap, Lounes Ghachi, a indiqué, lors d’une conférence de presse animée hier, que le taux de suivi de cette grève à dépassé les 90%. A l’hôpital Mustapha-Pacha les blouses blanches ont improvisé un rassemblement pour exprimer le ras-le-bol de la corporation et afficher sa détermination à aller jusqu’au bout. «Notre situation socioprofessionnelle n’a pas changé depuis des années, en dépit des multiples promesses de la tutelle. Ils ont brisé notre carrière. Partout dans le monde, les infirmiers ont le droit d’accéder au titre de doctorat en sciences médicales, sauf en Algérie. Nous travaillons dans des conditions catastrophiques et de plus notre ministère ne nous considère même pas», dira l’une des infirmières rencontrées hier. «Pour arrêter notre grève, nous voulons un engagement concret de la part de notre ministère. Nous ne voulons pas pénaliser les malades, nous voulons les servir. Cela passe inévitablement par l’amélioration de nos conditions de travail et avec un salaire décent», enchaîne un infirmier. Les infirmiers revendiquent la promulgation de leur statut particulier et leur intégration dans le tableau «A» catégorie «11», comme ils demandent à être intégrés dans le système LMD (licence-mastère-doctorat) pour bénéficier d’une formation (bac+4). «On ne veut plus des promesses de la tutelle. Nous poursuivrons notre grève demain et si nos revendications ne sont pas concrétisées nous entamerons une grève illimitée à partir du 8 février», a averti le porte-parole du Sap. Selon lui, «le ministre a déclaré avoir déposé le statut particulier mais que son ancrage juridique n’a aucune valeur pour nous». «C’est comme si on déposait un dossier sans les documents nécessaires. Notre statut a été déposé sans argument et il sera rejeté par la direction de la Fonction publique», explique-t-il. «J’ai informé le directeur général de la Fonction publique que le dossier inhérent au statut particulier des paramédicaux, avec tous les articles y afférents, sera sur son bureau dès cet après-midi», avait déclaré le ministre de la Santé le 24 janvier dernier. Une déclaration qui n’est pas pour calmer les 90 000 infirmiers qui travaillent dans les différentes structures sanitaires du pays. Le représentant du Sap déplore également le fait que la «tutelle négocie avec l’UGTA et pas avec le Sap», qui, selon lui, «est plus représentatif». Irrités et agacés par les propos du ministre de la Santé, les paramédicaux ont décidé de ne pas s’arrêter à mi-chemin et de continuer leur débrayage jusqu’à la promulgation de leur statut particulier. Une détermination qui n’a suscité aucune réaction du premier responsable du secteur de la santé, Djamel Oueld Abbès en l’occurrence. Pis, ce dernier a invité tous les syndicats du secteur à participer à la première Conférence nationale sur la réforme hospitalière qui s’ouvre aujourd’hui, sauf le Sap. «Un mépris», commente M. Ghachi qui annonce une grève illimitée à partir du 8 février prochain.
Par Hocine L.