Les paramédicaux ont décidé de mettre fin à leur mouvement de grève. Cette décision, prise par le bureau national du Syndicat national des paramédicaux (SAP), sera certainement entérinée aujourd’hui lors de la réunion du Conseil national de ce syndicat.
En grève illimitée depuis le 8 février dernier, les paramédicaux ont fini donc par avoir gain de cause puisque toutes leurs revendications ont été satisfaites. Et c’est ce qui explique cette décision de mettre fin à leur mouvement de débrayage.
Le ministre de la Santé, de la Population et des Réformes hospitalière a, face à la détermination des grévistes, dont le mouvement de protestation a énormément perturbé le fonctionnement des établissements hospitaliers, plongeant dans le désarroi les malades, a donc fini par lâcher du lest puisqu’il a reçu une délégation du SAP ce jeudi alors qu’il s’est refusé jusque-là à prendre langue avec les représentants grévistes et qu’il soutenait mordicus que ladite grève est illégale et qu’elle a été très faiblement suivie.
«Le ministre de la Santé s’est enragé officiellement à satisfaire l’ensemble de nos revendications» nous a indiqué hier le secrétaire général du SAP, Lounes Gachi, ajoutant «que le P.-V. de réunion signé par les deux parties atteste bien de cet engagement».
Un engagement qui porte sur les trois principales revendications des paramédicaux qui portent, ainsi, sur le statut particulier et le régime indemnitaire, l’institution du système LMD dans la formation et la réintégration de six syndicalistes licenciés de manière abusive. Le statut particulier, qui devrait remplacer l’actuel texte datant de 1991 et qui ne répond plus aux préoccupations des 90.000 paramédicaux, sera finalisé dans 15 jours ou au plus tard un mois.
Le ministre s’est aussi engagé à satisfaire la revendication relative à la classification des paramédicaux qui seront ainsi classés à la catégorie A 11.
La question du régime indemnitaire n’était pas en reste et les deux parties ont mis sur pied une commission mixte à l’effet de se pencher sur ce volet salarial.
«Nous pensons que cette commission devrait terminer ses travaux dans les plus brefs délais, en tout cas bien avant la fin du mois de mars» a précisé Lounes Gachi qui a confirmé que le ministère a aussi accepté la revendication portant sur l’introduction du système LMD dans la formation des paramédicaux. À cet effet Djamal Ould Abbès a informé ses interlocuteurs du SAP que le déchet exécutif relatif à la création des écoles supérieures des paramédicaux a été signé par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, le 23 février, soit le mercredi passé.
Dans un communiqué rendu public avant-hier, le ministère de la Santé, qui a annoncé avoir reçu des représentants des paramédicaux, des sages femmes et des biologistes, a confirmé la signature par le Premier ministre de trois décrets portant création des instituts supérieurs de formation en sciences paramédicales, des instituts supérieurs des sages femmes.
«Ces textes constituent l’ancrage juridique des projets de statuts particuliers des paramédicaux dans le cadre de l’introduction du système LMD et à la classification.
A à la catégorie 11, ainsi que celui des sages femmes et des biologistes par les services de la direction générale de la Fonction publique qui est à un stade avancé dans le traitement de ce dossier.
Ce dénouement intervient au lendemain du gigantesque rassemblement organisé au CHU Mustapha-Bacha par 5 syndicats de la santé auxquels s’est joint le conseil de l’Ordre des médecins et ce pour dénoncer le ministre de la Santé qui fait cavalier seul à propos de l’élaboration du projet de loi relatif à la santé en refusant de les associer en tant que partenaire. Apparemment cette forte mobilisation a porté ses fruits puisque, à en croire certaines sources, une délégation du conseil de l’Ordre des médecins sera reçu dans les prochains jours à la présidence de la République .
Amine Salama