Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a déposé, aujourd’hui, un préavis de grève illimitée à partir du 11 avril prochain pour dénoncer la lenteur du traitement de son dossier.
Les paramédicaux renouent avec la contestation. Les établissements hospitaliers, déjà bloqués par la grève illimitée des médecins résidents qui dure depuis un mois, seront davantage paralysés par la grève du personnel paramédical prévue pour le 11 avril prochain. Le président du SAP, Lounès Gachi, a indiqué qu’un préavis de grève sera déposé aujourd’hui. «Nous n’avons eu aucun contact avec la tutelle, depuis la rencontre du 24 février dernier, lors de laquelle une commission de travail pour le traitement du régime indemnitaire a été installée», a rappelé le porte-parole des paramédicaux. Visiblement, la tutelle ne veut toujours pas faire preuve de bonne foi. Puisque selon, M. Gachi, le statut du personnel paramédical est encore «flou». «Nous ne savons rien du contenu de notre statut. Nous en avons demandé une copie mais nous n’avons encore rien reçu.
Le ministre a dit que le statut a été révisé en prenant compte nos propositions, s’agissant notamment du système LMD dans notre formation, mais qu’est-ce qui nous prouve que c’est le cas ?» dénonce-t-on. Le SAP, qui a organisé vainement des grèves cycliques vers le début de l’année pour attirer l’attention de la tutelle, a entamé le 8 février dernier un mouvement de grève illimitée, durant lequel la corporation a démontré une grande mobilisation, en bloquant le secteur pendant presqu’un mois.
Déterminés à faire pression sur la tutelle pour la promulgation de leur statut qui traîne depuis des années, des sit-in et des marches ont lieu à l’intérieur des structures hospitalières chaque jour. Une lutte qui a semblé enfin porter ses fruits. Le ministre de la Santé, qui a réuni les représentants des paramédicaux, le 24 février dernier, s’est engagé à prendre en charge dans les plus brefs délais leur plateforme de revendications. Le personnel, qui s’est félicité d’un tel exploit, a décidé de mettre fin à la protestation le même jour.
Or, dénonce-t-on, plus d’un mois plus tard, le dossier du statut des paramédicaux traîne toujours. Le président du SAP a souligné que «jusqu’à présent, les revendications de la corporation ne sont pas prises en charge ». C’est le cas, notamment, pour la réintégration des syndicalistes suspendus. Le SAP revendique un statut particulier avec l’introduction du système LMD dans la formation du personnel paramédical, une classification à la catégorie 11 et une revalorisation salariale. Le ministre de la Santé, de son côté, rappelle que les revendications des protestataires sont prises en charge.
S. A.