Les marins libérés et leur famille auraient été instruits, ces derniers jours, de ne pas parler à la presse ; ils seront probablement reçus au ministère des Affaires étrangères ; mais on ignore s’ils doivent être accueillis par le président de la République.
C’ est aujourd’hui à 10h que les 16 ex-otages algériens libérés, il y a près de dix jours, recevront des membres de leur famille au salon d’honneur de l’aéroport militaire de Boufarik. Seules trois personnes de chaque famille des ex-otages auront droit à cette première visite qui se déroulera en présence des autorités militaires et civiles, notamment de
M. Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, des responsables de la Cnan et d’IBC (International Bulk Carrier). Les marins algériens, qui sont arrivés dans la nuit d’hier, seront transportés dans un bus spécial à l’hôpital de Aïn Naâdja à Alger en compagnie des membres de leur famille autorisée à les rencontrer.
Les ex-otages, qui se sentent très affectés par leur dur “séjour” en Somalie et par leur pénible voyage effectué la semaine dernière entre le lieu de leur détention et le port de Monbaza, vont subir des examens approfondis à l’hôpital avant de rejoindre leur foyer.
On a appris que Toudji Azzedine, libéré quelques jours plus tôt pour des raisons de santé, sera lui aussi présent à Boufarik. On imagine déjà l’ambiance de cette rencontre qui sera, sans nul doute, chargée d’émotion et de joie. Selon nos informations, certains marins sont très amaigris, mais leur état n’inspire aucune inquiétude.
Les otages et leur famille, qui auraient été instruits, ces derniers jours, à ne pas parler à la presse, seront probablement reçus au ministère des Affaires étrangères mais on ignore si les ex-otages doivent être accueillis par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Arrivé le 8 novembre dernier à la ville portuaire de Monbaza au Kenya, le navire avec à son bord les 16 otages algériens et les neufs autres marins de diverses nationalités a mis plus de six jours pour arriver à bon port. Il était escorté par les Forces navales internationales notamment américaines, qui opèrent dans la région sous mandat des Nations unies. Dès leur escale à Monbaza, les otages accueillis par notre ambassadeur au Kenya ont été aussitôt admis dans un hôpital de Mombaza où ils ont reçu les premiers soins. La nouvelle de la libération des otages, qui a eu lieu le 3 novembre à 7h30 du matin, a été accueillie avec une immense joie par les familles des otages. Intervenue quelques jours seulement après la libération de deux otages, dont l’Algérien Toudji Azzedine, cette libération a été aussi un grand soulagement pour les responsables d’IBC, mais aussi pour les diplomates algériens très critiqués, les premiers jours, par les familles des otages. Le premier a avoir annoncé la bonne nouvelle a été M. Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. “C’est avec une grande joie et un profond soulagement que nous annonçons la libération, ce matin, des 25 marins de l’équipage du navire “M/V Blida” qui étaient otages des pirates somaliens depuis le 1er janvier 2011”, a t-il indiqué. Et d’ajouter : “Cette joie est partagée, j’en suis convaincu, par tous les Algériens, car cela fait 10 longs mois que nous attendons cet heureux dénouement.”
Cette annonce faite quelques jours avant les fêtes de l’Aïd a provoqué une grande joie chez les familles des otages. Alors que les autorités nient avoir versé une quelconque rançon aux pirates, des médias somaliens notamment le journal en ligne Somalia Report parlent de 3,5 millions de dollars, payés par l’armateur du “MV Blida”.
Les pirates ont revu à la baisse leurs premières exigences fixées à 7 millions de dollars. La somme de 3,5 millions de dollars aurait été versée, ce qui a permis la libération des otages le lendemain matin. Les négociations étaient très difficiles avec les preneurs d’otages, aurait confié un responsable local au même journal. Les responsables algériens ont catégoriquement nié avoir participé ou cautionné une quelconque opération de versement de rançon, mais ont demandé à ce que les pirates soient capturés et jugés. “L’Algérie a une position doctrinale immuable et connue”, a-t-il dit. Elle “ne verse pas de rançons et condamne fermement cette pratique, qu’elle soit le fait des États ou d’organismes parapublics ou privés”, a confié un responsable algérien.
À rappeler que le vraquier battant pavillon algérien, “MV Blida”, avait été victime le 1er janvier 2011 d’un acte de piraterie en haute mer, alors qu’il se dirigeait vers le port de Mombasa au Kenya. Le navire avait à son bord un équipage de 27 membres dont 17 de nationalité algérienne.
Madjid T.