Les ordonnances présidentielles approuvées par le sénat

Les ordonnances présidentielles approuvées par le sénat

Les membres du Conseil de la nation ne résistent apparemment pas aux effets du jeûne.

Convoqués pour hier en vue d’entériner les ordonnances présidentielles de l’été, 72 sénateurs –dont 59 ont voté par procuration- sur 148 que compte la Chambre haute, ont manqué à l’appel.

Pour le reste, le passage de ces textes, déjà en vigueur, n’est qu’une simple formalité, puisque sur les 135 suffrages exprimées, il n’y avait en tout et pour tout que 2 voix discordantes (celles du RCD) et une voix neutre (MRN).

Bien sûr qu’aucun autre scénario n’est possible dans une arène largement dominée par les trois partis de l’Alliance présidentielle (RND, FLN et MSP) et le tiers présidentiel, un groupe de 48 parlementaires désignés par le président de la République parmi «les personnalités indépendantes».

Tout ce beau monde a donc entériné la loi de finances complémentaire, l’ordonnance relative à l’exploitation du sable des oueds et l’autres qui concernent une nouvelle loi portant sur l’organisation de la circulation routière.

Un autre signe qui ne trompe pas : le ministre des Finances, Karim Djoudi, n’a pas fait le déplacement au palais Zirout Youcef, laissant le soin au ministre des Relations avec le Parlement, Mahmoud Khedri, de présenter la loi de finances complémentaire.

Une loi, déjà en vigueur depuis le début août, dont les principaux axes ont été rappelés. Il s’agit, du calcul d’un baril de base à 39 dollars, de la création d’une pension pour les blessés du service national pendant le terrorisme, en plus de l’interdiction du crédit à la consommation, et enfin de la primauté de la production nationale dans plusieurs secteurs.

Après quelques remarques –qui rejoignent d’ailleurs les bservations du ministre- du rapporteur de la commission des finances du Conseil, le sort du texte est plié en quelques secondes.

Il a laissé place à une autre ordonnance, aussi importante que la première. Il s’agit de celle portant régulation de la circulation routière.

Défendue par le ministre des Transports, Amar Tou, la loi porte essentiellement sur le durcissement de la répression en cas de manquement au code de la route.

La troisième ordonnance présentée par le gouvernement, représenté par Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, porte sur la prorogation de l’extraction du sable des oueds.

La prise de la loi est justifiée, sommairement, par le ministre, par la nécessité de répondre à la forte demande induite par la réalisation des nombreux chantiers inscrits dans le plan quinquennal promis par le président de la République.

En tout et pour tout, la session plénière du Conseil de la nation a duré moins de deux heures.

Le temps pour chacun, notamment les sénateurs présents, de retourner dans une hibernation qui dure depuis de nombreux mois.

Ali Boukhlef