Ces dernières semaines, les prix affichés d’un grand nombre de fruits dépassent tout entendement. C’est l’amer constat fait au niveau des différents marchés, rendant leur consommation particulièrement occasionnelle, voire même impossible pour les petites bourses. Les petits budgets sont en effet loin de pouvoir s’offrir le luxe d’acheter des pommes, des fraises ou même des oranges, tant leur coût a considérablement augmenté.
«C’est de la folie! Les fruits sont trop chers et lorsqu’on a le malheur de faire la remarque au marchand, ce dernier se justifie en disant que ceux-ci sont importés», dira une mère de famille. Les prix parlent d’eux-mêmes. Ainsi le kilo d’orange importée du Maroc est cédée entre 190 et 200 Da, les pommes sont vendues à partir de 260 Da le kilo, pouvant atteindre facilement les 300 Da, selon leur qualité. Les fraises, avec leur couleur rouge vif, prennent des aires de grandeur et affichent le kilo à 400 Da.
«Trop c’est trop, un citoyen au revenu modeste ne peut pas s’offrir aisément ces produits. Rendez-vous compte que même les bananes se mettent de la partie», dira une dame qui demandait les prix dans un magasin se trouvant à Maraval. En effet, le prix des bananes a, lui aussi, fait un bond en avant et affiche le kilo à 170 Da alors qu’il y a encore quelques mois, son prix ne dépassait pas les 100 Da. Pour ce qui est des autres fruits, un peu plus exotiques, le constat est tout aussi amer, vu que le kilo de kiwi est cédé à 300 Da, quant aux ananas, elles sont proposées à 350 Da le kilo. «La plupart de ces fruits sont importés, soit du pays voisin le Maroc, soit d’Espagne», dira un autre marchand de fruits.
Selon des sources douanières, la taxe de l’importation des fruits a été revue à la baisse. Une baisse de taxe qui rentre dans le cadre d’un partenariat avec l’union européenne et varie selon le produit. Mais cette initiative, censée se répercuter positivement sur les prix des fruits proposés au consommateur, semble avoir l’effet inverse. Le coût de ces produits laisse donc perplexes de nombreux consommateurs qui trouvent beaucoup de difficultés à joindre les deux bouts avec un pouvoir d’achat de plus en plus en bas. «Entre la cherté de la viande, du poisson, des légumes et des fruits, il y a de quoi nous donner le tournis», ironisera un père de famille.
Belouzaa Adjila