Les Oranais s’apprêtent à célébrer Yennayer

Les Oranais s’apprêtent à célébrer Yennayer

Oran s’apprête à célébrer Yennayer, la nouvelle année berbère marquant le premier jour du calendrier agraire et coïncidant avec le 12 janvier du calendrier grégorien, avec une ambiance inhabituelle tant dans les foyers qu’au niveau des marchés.

Dans les marchés populaires, notamment celui de M’dina J’dida (Sidi Okba) et de la rue des Aurès (ex-La Bastille), les commerçants sont déjà, et depuis longtemps, au rendez-vous avec leurs étalages débordant de produits en tous genres et tout particulièrement les fruits secs, mais à des prix qui donnent le tournis.

En réalité, ce sont tous les marchés de la wilaya d’Oran qui sont aux couleurs de Yennayer, ainsi que les magasins de fruits et légumes. Proposant des fruits secs ou frais, friandises et autres gâteries et confiseries, les commerçants rivalisent d’ingéniosité pour décorer leurs étals, attirant les clients potentiels et réussissant à les « convaincre » de faire quelques emplettes.

Mais si le décor est bien planté, les prix ne suivent pas et rebutent plus d’un. Cette année, les prix ont fait un bond substantiel par rapport à 2014, « une augmentation allant jusqu’à 25% », explique un commerçant.

Une virée au niveau de quelques marchés et magasins de la ville d’Oran donne une idée sur la tendance de « Yennayer 2015 ». Ainsi, le prix des amandes non décortiquées est passé de 1.400 à 1.600 DA/kg, Les amandes écossées sont proposées à 2.000 DA le kg. Les noix de cajou, les noisettes et les noix sont cédées entre 2.200 et 2.500 DA le kg, selon le quartier et le magasin.

Les pistaches sont également au même prix, soit entre 2.200 et 2.500 DA le kg, tandis que les cacahuettes varient entre 400 et 600 DA le kilo. Les autres produits phares des marchés sont les dattes et les figues sèches. Le prix des figues reste néanmoins plus ou moins raisonnable par rapport aux fruits secs, car vendues dans une fourchette variant entre 450 et 600 DA le kg. Cela dépend du calibre et de la qualité du produit.

Restent les fruits de saison dont les prix sont les plus abordables, cette année. Les oranges sont proposées sur les marchés de M’dina J’dida et de la rue des Aurès à 80 ou 85 DA le kg. Quant aux pommes, elles sont cédées entre 100 et 350 DA le kilo.

« Les produits sont trop chers cette année. Je vais me contenter d’acheter quelques produits seulement, 250 grammes pour chaque fruit sec et des oranges en abondance pour faire plaisir à la famille, surtout aux enfants », indique cette ménagère, interrogée rue des Aurès.

« Pour célébrer cette fête ancestrale comme il se doit, il faut débourser au moins 12.000 ou 15.000 DA. Certains peuvent se le permettre, mais d’autres se contentent des mélanges proposés entre 600 et 1.000 DA le kilo, selon leur teneur en fruits secs. Chacun achète selon ses moyens, mais la plupart font le plein de fruits de saison dont les prix ont beaucoup baissé ces derniers jours », fait remarquer un marchand de M’dina J’dida.

De manière générale, les Oranais ne se bousculent pas chez les marchands des « produits de Yennayer ». Il y a plus de promeneurs indécis que d’acheteurs.

Beaucoup comparent les prix avant de se décider.

Chez les grossistes du boulevard Mascara, spécialisés dans le commerce des fruits secs, l’activité n’est pas à son comble, bien qu’elle ait connu un certain sursaut depuis quelques jours. « Ils ne chôment pas, mais le bon chiffre d’affaires n’est pas au rendez-vous si on compare avec les années précédentes. L’augmentation des prix y est pour beaucoup et les clients achètent de petites quantités de chaque produit », explique un autre commerçant.

Quoiqu’il en soit, l’avènement du Nouvel An berbère donne lieu à une ambiance très particulière dans les chaumières. Si les prix des fruits secs sont exhorbitants, les ménagères restent intransigeantes : elles tiennent à la tradition et aux incontournables beignets « maison » et plats de « cherchem » préparés à base de fèves, de grains de blé et de pois chiches.