Le 2e Forum économique tuniso-algérien de Tabarka, qui a réuni, trois jours durant, les opérateurs économiques des wilayas frontalières des deux pays, a clôturé ses travaux, jeudi dernier, sans qu’on enregistre le moindre accord de partenariat notable. Cette deuxième rencontre du genre, après celle organisée en 2015, n’aura toutefois pas été un échec, se doit-on de signaler.
Les quelque 70 hommes d’affaires dépendant de 9 chambres de commerce et d’industrie de la région extrême Est algérien ont pu, en effet, établir, en un temps relativement court, des liens sérieux avec bon nombre de leurs homologues activant dans les gouvernorats tunisiens de Béja, Jendouba, le Kef et Siliana.
Regroupés par la Chambre de commerce et d’industrie du Nord-Ouest (CCINO), ces derniers ont témoigné du sérieux qui a empreint les B to B, ces séances au cours desquelles tous les participants, sans exception, ont eu l’occasion de présenter leurs entreprises respectives et de faire part de leurs souhaits en matière d’investissements dans l’un ou l’autre pays, et ce, dès l’ouverture des travaux par Abdellatif Hmam, secrétaire tunisien d’État chargé du commerce, et Akrem Sabri, gouverneur de Jendouba.
Les idées de création de projets dans des domaines tels que la fabrication de pneumatiques, les services, l’industrie agroalimentaire, le négoce international et la production de textiles et la confection, pour ne citer que ceux-ci, ont foisonné et des rendez-vous pris pour concrétiser les ententes des deux côtés de la bande frontalière. Il a été surtout question d’échanges d’informations sur les opportunités d’affaires en coopération sur les financements et autres facilités accordées par l’Algérie et la Tunisie dans le cadre du libre-échange aux éventuels investisseurs.
Présent à l’inauguration de l’événement, Belahnèche Farid, conseiller auprès de l’ambassade d’Algérie à Tunis, a tenu de son côté à saluer l’initiative de la CCINO.
Le diplomate algérien a assuré que les autorités algériennes accordent une grande importance aux échanges bilatéraux, qui sont établis depuis une longue date entre les deux pays frères et en l’occurrence et à ceux ayant trait à la coopération économique, qu’Alger n’a jamais cessé d’impulser et d’encourager. Il a assuré qu’une trentaine de réunions de haut niveau ont été organisées par les ministères algériens concernés autour des questions de coopération dans les domaines du commerce, de la santé, de l’enseignement supérieur et des échanges universitaires, de l’agriculture et de la pêche, de l’énergie, des télécommunications et autres. Et de souligner que le ministère algérien du Commerce s’est fixé pour mission prioritaire de lever toutes les contraintes auxquels peuvent se heurter les opérateurs économiques.
Au cours des débats en plénière, ces opérateurs ont justement évoqué les contraintes qui retardent leurs activités. Les industriels tunisiens, surtout, évoquent le problème des certificats d’origine ou encore les lenteurs des formalités administratives de passage aux postes frontaliers, qui prennent parfois jusqu’à cinq longues heures.
Certains suggèrent l’établissement de cartes de frontaliers au profit des opérateurs appelés à faire de réguliers allers-retours entre la Tunisie et l’Algérie, alors que d’autres souhaitent que les deux pays se mettent d’accord pour autoriser les paiements indifféremment en dinar, algérien ou tunisien, au lieu de continuer à utiliser l’euro et le dollar comme monnaies d’échange. “Nous sommes capables d’aller encore plus loin que le flux d’échanges économiques actuel. Les affinités humaines et la proximité géographique sont des facteurs positifs. Il est certain, au vu du niveau d’engagement des participants et de la pertinence de leurs propositions, que les chambres algériennes et tunisiennes vont se fixer comme objectif de persuader les autorités des deux pays d’alléger les formalités et de simplifier les procédures de passage des personnes et des marchandises”, affirme le responsable.
Considérant que la deuxième édition du Forum a été à la hauteur des espérances de ses initiateurs et tenant compte de la mise en place effective d’une réglementation à même de favoriser la perméabilité des échanges, il se félicitera, pour conclure, de la disponibilité des présidents des CCI Medjerda et Seybouse, par exemple, qui ont marqué de leur empreinte personnelle cette rencontre, en mobilisant le maximum d’opérateurs qu’ils ont pu pour en rehausser l’importance.