Les opérateurs dans le bourbier des zones industrielles

Les opérateurs dans le bourbier des zones industrielles

Une économie en “jachère”

Foncier détourné ou inutilisé, manque de commodités, vétusté et obsolescence des équipements, routes défoncées, éclairage insuffisant… Série d’images qui résument le triste état de maintes et maintes zones industrielles en Algérie. En dépit de dizaines de milliards de dinars dégagés pour réhabiliter ces espaces économiques, incontournables sur la voie de la revitalisation de notre tissu industriel, la situation est en un mot peu reluisante.



Il s’agit bel et bien d’un manque de suivi d’un dossier encouragé par les changements fréquents à la tête du ministère de l’Industrie. Un poste stratégique qui n’est pas considéré comme tel en Algérie. Tout comme le programme de mise à niveau et la nouvelle stratégie industrielle, pas ou peu d’actions sont mises en œuvre sur le terrain en direction de l’émergence d’un appareil productif puissant. La propension à l’importation prédomine dans un pays où l’on consomme beaucoup plus qu’on ne produit. Autre face de la problématique, alors que des milliers d’hectares sont inutilisés dans les zones industrielles, les véritables industriels font face à un sérieux problème d’accès au foncier. Du coup, des milliers de projets pouvant générer des dizaines de milliers d’emplois sont en stand-by. Lueur d’espoir : les projets de zones industrielles implantées le long de l’autoroute Est- Ouest. Un atout dans le développement industriel du pays. Ce chantier confié à l’Aniref risque de ne pas voir rapidement le bout du tunnel. Car l’agence, selon le FCE, n’a pas les moyens d’aménager ces zones dans des délais respectables. Par ailleurs, l’initiative de créer des pôles de compétitivité – des clusters, où les zones industrielles sont reliées aux universités, laboratoires et centres de recherche de la région pour plus d’efficacité et plus d’innovation – n’a pas encore fait tache d’huile. Ce dynamisme insuffisant revoie aux lenteurs dans la diversification de l’économie nationale et l’intégration de notre industrie. Cette tendance, si elle n’est pas inversée à court terme, risque de nous mener au chaos dans quelques années.

K. R

k.remouche@gmail.com