Les observateurs européens alternent critiques, recommandations et satisfécits,Un rapport mi-figue mi-raisin

Les observateurs européens alternent critiques, recommandations et satisfécits,Un rapport mi-figue mi-raisin
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Surprenant ! C’est le moins que l’on puisse dire du rapport de la mission européenne d’observation des élections législatives qui a été remis, mercredi dernier, aux autorités algériennes.

Laquelle mission souffle le chaud et le froid. D’un côté, elle précise que le scrutin du 10 mai écoulé s’est déroulé globalement dans de bonnes conditions et que la préparation logistique et technique a été réussie, et d’un autre côté elle souligne, tout en évitant de susciter la moindre polémique, que la transparence de ces échéances électorales a été «affaiblie» par certains éléments, dont l’absence de la publication des résultats détaillés, le vide juridique dans les lois relatives aux élections, le manque de transparence dans les phases de compilation des résultats ainsi que les contraintes rencontrées par la Commission nationale de la supervision des élections (Cnsel) qui n’a pas pu superviser les travaux des commissions électorales.

La mission européenne d’observation des élections législatives, en faisant de telles «remarques», se contredit avec elle-même et avec la réalité, surtout lorsque l’on sait que les points qu’elle a soulevés ont été qualifiés, à l’unanimité, de dépassements par la classe politique qui a, faut-il le rappeler, dénoncé une fraude massive lors de ces élections. «Trop peu d’éléments concernant les recours devant le Conseil constitutionnel et ses décisions ont été fournies ou publiées.

Or la période de recours s’est achevée avant même que les résultats, susceptibles d’être contestés, aient été publiés en détails, affectant alors la transparence du processus», peut-on lire dans le rapport des observateurs européens. L’absence de publication des résultats détaillés, ajoute-on, a affaibli la transparence de ce processus électoral, compliquant la lisibilité des sièges attribués qui ont fait alors l’objet de contestation par certains partis politiques et les représentants de la société civile.

Lequel rapport tente aussi de justifier la victoire « contestée » du FLN (Front de libération nationale) lors de ce scrutin, et cela, en expliquant que le nombre important des partis ayant participé, à savoir 44 dont 21 nouvellement agrées, a complètement «déboussolé» les électeurs qui ont préféré voter sur les partis prédominants, dont l’ancien parti unique.

Une chose qui n’a pas été sans conséquence sur les nouvelles formations politiques qui ont été éliminés car, le mode électoral oblige, celles-ci n’ont pas obtenu cinq pour cent des suffrages au niveau de chaque wilaya.

Cependant, la même mission n’a pas omis de critiquer, voire se «plaindre», de la performance des représentants des candidats qui ont été souvent été jugés comme médiocres par les observateurs puisque ces derniers, ajoute-on, qui sont censés être le gardefou essentiel pour assurer la transparence des scrutins, et donc l’acceptation des résultats, sont généralement restés passifs, même face aux failles observées ponctuellement pour préserver l’intégrité des scrutins ou bien le secret du vote.

Bref, la mission européenne d’observation des élections législatives a essayé, dans son rapport, d’équilibrer les parties concernées et de ne pas susciter la colère ni des décideurs ni des partis politiques.

Soufiane Dadi