Les communes de la région de Sidi Bel-Abbes sont plongées depuis le début de l’été dans une torpeur quasi-totale imposée par la chaleur.
Les adolescents en groupe, notamment les plus jeunes, jettent leur dévolu sur les structures aquatiques entre retenues collinaires, bassins d’eau pour se rafraîchir et barboter. Il fait chaud en cette période estivale. Le seul lieu où il fait bon vivre durant les après-midis, c’est le lac de Si M’hamed Benali situé à 4 kilomètres de la ville.
Sidi Bel Abbès fait partie des villes algériennes les plus actives, tant d’un point de vue économique qu’artistique. Cette saison estivale est marquée au niveau de la ville par de belles soirées d’été, grâce au Festival de la chanson raï, la quatrième édition. Tout le long des boulevards du centre-ville jalonnés de marchands de glaces et de cafétérias, citoyen et visiteur déambulent dans la belle cité de la Mekkera. La ville scintille de mille feux grâce à son habit de lumières contribuant ainsi à l’ambiance qui bat son plein, jusqu’à une heure tardive de la nuit. Par contre, dans les régions rurales, à l’image des contrées du Sud dont Merhoum, Ras El Ma et Tellagh, la saison est caractérisée par des vagues de chaleur, qui chassent les citoyens des rues. Les grandes agglomérations se vident complètement entre 12 et 17 heures. Pour les enfants, l’été est une saison marquée par de longues journées à vivre souvent en groupe, dans les champs, à garder le troupeau. Par manque de loisirs, cette communauté juvénile tue le temps par des jeux de société d’antan, notamment «Sig», joué à l’aide de quatre petits bâtonnets… alors que d’autres armés de «frondes» chassent les moineaux. A travers d’immenses plaines où l’odeur exquise de l’armoise se dégage, des groupes de jeunes, surtout les écoliers, et faute d’évasion, chacun grignote le temps à sa manière, à son rythme, selon son inspiration et son humeur, comme si la torpeur a ses musiques et ses tempos. Dans ces régions, la lecture fait défaut, les bibliothèques communales n’attirent point les habitants.
Les jeunes préfèrent les cafés ou disputer des matchs de foot dans les champs à partir de 17 heures. Le soir, Sidi Bel Abbès se réveille, les citoyens passent presque la nuit en quête de
fraîcheur, mais les moustiques gâchent souvent les belles soirées. A Sidi Bel Abbès, les jours d’été sont durs à supporter. L’ambiance créée par le festival offre un cachet particulier à la ville devenue très animée avec un air apaisant et une atmosphère parfumée.
Fidèles à ce rendez-vous, les Bel Abbésiens ont profité amplement de la musique donnée par les 30 artistes qui se sont succédé durant la manifestation.
Un festival en plein air qui fait la part belle au spectacle avec ses concerts qui ont entraîné les présents dans un tourbillon festif. On vient pour les spectacles bien sûr, mais aussi pour l’ambiance. En effet, la ville vit aux couleurs du festival qui attire de nombreux spectateurs y compris des internationaux et la communauté émigrée. Le monde de la chanson raï ne cesse de faire vibrer le stade des Frères Amirouche. C’est une atmosphère unique, un lieu en perpétuelle ébullition. Les artistes se relayent sans relâche sur la grande scène où la musique reste un moyen d’expression, et les artistes du festival proposeront tous un métissage de genres et un grand voyage musical…