«S’il n’introduit pas un recours auprès de la Cour européenne, il sera remis aux autorités algériennes très prochainement», a proprement déclaré le ministre de la Justice.
L’ex- golden boy, Abdelmoumène Khalifa sera bientôt extradé en Algérie. L’information est loin d’être une rumeur. Interrogé hier sur cette question, en marge de l’adoption de la loi sur le Code pénal, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a expliqué que l’ancien patron du groupe Khalifa a épuisé tous les recours accordés par la loi britannique. «S’il n’introduit pas un recours auprès de la Cour européenne, il sera remis aux autorités algériennes très prochainement», a proprement déclaré Tayeb Louh. Le délai de dépôt d’un recours devait prendre fin hier soir.
Sera-t-il extradé avant la fin de l’année? M. Louh n’a pas voulu être affirmatif et préfère attendre si un recours a été introduit ou pas au niveau de la Cour européenne. Or, l’ex-magnat a peu de chance d’obtenir gain de cause auprès de la Cour européenne puisque, explique un responsable du ministère, sa requête pour une demande d’asile a été rejetée.
Ainsi, le processus entamé par le gouvernement algérien pour le transfert en Algérie de Khalifa s’apprête à voir le bout du tunnel. Condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité par le tribunal de Blida, l’ex-magnat algérien risque de continuer le reste de sa peine dans les prisons d’El Harrach ou de Bab Jdid. Remis aux oubliettes par la lenteur des procédures de la justice britannique, le dossier Khalifa rebondit de nouveau sur l’actualité. Dans un communiqué rendu public lundi dernier, le ministère de l’Intérieur britannique a annoncé qu’il sera extradé d’ici la fin de l’année vers l’Algérie après avoir épuisé ses recours au Royaume-Uni, a annoncé, lundi, le ministère de l’Intérieur britannique.

«M. Khalifa s’est vu refuser d’interjeter appel devant la Cour suprême le 3 décembre. Il va être extradé dans les 28 jours qui font suite à cette date», selon un communiqué du Home Office. Par ailleurs, le ministre s’est félicité de l’adoption du projet de loi sur le Code pénal. M.Louh explique que ce projet de loi vient en réponse aux fléaux qui menacent notre société ces derniers temps, entre autres, la criminalité, le kidnapping. Le texte du gouvernement a été adopté tel qu’il a été présenté avec quelques petits amendements. Le projet a été voté par les deux partis alliés, à savoir le FLN et le RND, contrairement au parti du FFS qui s’est opposé. Le Parti des travailleurs et l’Alliance de l’Algérie verte, qui ont vu leur amendement rejeté, se sont abstenus.
Les députés n’ont pas réussi à exiger l’application de la peine de mort. Bien que cette disposition existe dans ce projet de loi, mais son application n’est pas obligatoire. Les députés ont juste apporté un renforcement des peines pénales contre les kidnappeurs d’enfants sans pour autant concrétiser le voeu exprimé par la société civile.
Devant le phénomène d’enlèvement d’enfants qui prend de l’ampleur, plusieurs associations ont appelé à l’application de la peine de mort. La responsabilité criminelle fixée à 10 ans au lieu de 13 ans est un autre point sur lequel les députés ont échoué. Or, ces derniers ont introduit un article portant sur les sanctions pénales contre les mères qui mendient avec leurs enfants. Dans ce cas, la peine peut aller de six mois jusqu’à deux ans de prison.