Trois revenants dans le gouvernement Sellal, Abdelmadjid Tebboune qui reprend son ancien poste, l’Habitat et l’Urbanisme et Amara Benyounès qui a quitté l’Exécutif durant les événements du Printemps noir, en mai 2001, atterrit à l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville..
Le premier a été derrière la période faste du secteur de l’habitat avec le lancement de plusieurs formules d’accès au logement destinées exclusivement à la classe moyenne longtemps exclue de la politique nationale du logement. Il s’agit, entre autres, de la formule AADL qui a connu un franc succès et qui désormais bat de l’aile. Il sera néanmoins éclaboussé dans l’affaire Khalifa, cité comme ayant bénéficié des largesses de l’ex-golden boy. Amara Benyounès, qui a su gravir les échelons du RCD de manière fulgurante pour se propulser ministre. Il a occupé les départements des Travaux publics et de la Santé. Il démissionne du gouvernement puis du parti avant de fonder l’UDR qui deviendra le MPA. Il n’a jamais caché son ambition ministérielle. Il a fait campagne pour le candidat Bouteflika en 2004 et en 2009. Enfin, Mohamed Charfi reprend son ancien poste à la Justice. Celui-ci est resté vacant pendant des semaines après la désignation de son titulaire, Tayeb Belaïz, au Conseil constitutionnel. Les nouveaux ministres sont en majorité des promus. Secrétaire général du ministère des Travaux publics, Hocine Necib replace Sellal promu Premier ministre. Abdelatif Baba Ahmed, recteur de l’université de Blida, remplace Abou bekeur Benbouzid dont la gestion de ce secteur sensible a été largement contestée ces dernières années. Idem pour sa manière de mener la réforme Benzeghou. Les résultats politiques des différents examens de fin de cycles donnent la preuve de l’échec de sa méthode. Ce scientifique de formation, fin connaisseur des circuits intégrés et de l’électricité, réussira peut-être à désamorcer les tensions avec les partenaires sociaux laissées par Benbouzid. Mais aussi et surtout faire oublier les résultats politiques des examens de fins de cycles dans l’éducation et rendre à l’École ses missions originelles.
Candidat malheureux à la présidentielle de 2009, secrétaire général du PLJ longtemps proche d’Ahmed Taleb Ibrahimi, dont il était le porte-parole à Wafa — parti non agréé —, Belaïd Mohamed Oussaïd prend le portefeuille inconstant et souvent fusible de la communication. En plus de l’instabilité, ce secteur est pourvu en ministre selon les circonstances alors que sa réforme tarde à venir. Si la brèche ouverte au début des années 1990 a permis l’éclosion d’une presse écrite privée, le secteur audiovisuel est resté verrouillé. Sa réforme annoncée, mais les textes traînent dans les tiroirs et les promesses d’ouverture d’une concertation avec les professionnels. Pourtant, des télévisions privées algériennes (de droit étranger ou offshore) opèrent déjà en Algérie.
Le désormais ex-ministre, Nacer Mehal, avait expliqué cet état de fait par le vide juridique. Pourtant, ces chaînes de télévision avec un programme exclusivement algérien ont reçu dans un temps record des accréditations pour “activer” en Algérie. Proche du RND, natif de Sidi Bel-Abbès, Mohamed Mebarki est propulsé dans son domaine de prédilection de la Formation et de l’Enseignement professionnels. Professeur, membre de la société de cardiologie, spécialiste de la médecine du sport, c’est tout naturellement à Mohamed Tahmi qu’échoit le poste de la Jeunesse et des Sports. Promotion également pour le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Sid Ahmed Ferroukhi qui prend le département de la pêche et des Ressources halieutiques en remplacement du discret et presque éphémère Khanafou. Tout aussi logiquement pour l’économiste, Bachir Messaïtfa, qui remplace Temmar mais dans un département devenu secrétariat d’État,de la Prospective et des Statistiques. Après le PLJ, le MPA, l’ANR fait aussi son entrée au gouvernement avec la nomination de son secrétaire général, Belkacem Sahli secrétaire d’État auprès des AE chargé de la Communauté nationale à l’étranger. Spécialiste de la dépollution, peut-on dire, la directrice de l’environnement au ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire devient secrétaire d’État auprès du même ministère chargé de l’Environnement. Elle s’est fait remarquer particulièrement dans le dossier des déchets hospitaliers et la dépollution de l’oued El-Harrach. Le directeur général de l’Office national du tourisme algérien monte en grade et devient secrétaire d’État auprès du ministère du Tourisme et de l’artisanat chargé du tourisme. Une nouveauté, le secteur du tourisme depuis longtemps abandonné bénéficie d’un secrétariat d’état pris en charge par un “type du métier”. Natif d’Oum El-Bouaghi, journaliste et proche du milieu associatif et sportif, directeur de la jeunesse et des sports de la wilaya de Blida, membre du conseil national du RND et ancien député, Belkacem Mellah pressenti un moment pour postuler au poste de président de la FAF, il est nommé secrétaire d’état auprès du ministère de la jeunesse et des sports, chargé de la jeunesse.
Enfin, l’inattendu Abdelaziz Ziari, ancien président de l’APN, responsable de poids au sein du FLN, revient, après avoir quitté le perchoir de l’assemblée, au département de la Santé en remplacement du très télévisuel et controversé Djamel Ould Abbas. Un vrai cadeau empoisonné, en fait.
D.B