Les notables annoncent le décès d’une personne à cause des gaz lacrymogènes Ghardaïa à la croisée des chemins…

Les notables annoncent le décès d’une personne à cause des gaz lacrymogènes Ghardaïa à la croisée des chemins…

La capitale économique du sud algérien, comme se plaisent à l’appeler ses habitants, connaît présentement, un calme tout aussi précaire que trompeur.

Si un premier décès a été enregistré, avec des funérailles des grands jours, des dizaines de Mozabites ont résilié leurs registres de commerce en attendant de voir comment le gouvernement arrivera à désamorcer cette bombe à retardement qui risque d’exploser à tout moment…

En attendant, donc, le cheikh Belhadj Nacereddine, représentant mozabite des notables locaux, a fourni un nombre impressionnant de documents et de vidéos qui éclairent d’un jour plus précis les troubles qui s’étaient produits dans le vieux Ksar de Ghardaïa durant la dernière semaine du mois de décembre passé. S’agissant des développements de cette situation, qui reste particulièrement précaire et volatile, nous apprenons via cette source locale, qu’un décès a été enregistré.

Il s’agit d’un citoyen mozabite mort par asphyxie suite à l’inhalation de gaz lacrymogène. Son enterrement a eu lieu ce vendredi au niveau du cimetière de Bouhamida en présence d’une foule nombreuse.

LG Algérie

En parallèle, des rencontres initiées par l’association des Ulémas musulmans avec les notables et religieux locaux se sont poursuivies avec une délégation mozabite conduite par le cheikh Mohamed Mekerkebe, celui-là même qui avait été reçu ce jeudi par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans le cadre de la mise en application du plan de règlement de la situation, tel que décidé en Conseil des ministres, en présence du président Bouteflika.

ais, en dépit de toutes ces initiatives, et du retour au calme, des dizaines de Mozabites n’en ont pas moins décidé de geler leurs registres de commerce, ce qui donne un aperçu sur la précarité d’une situation, laquelle risque de dégénérer à tout moment.

Preuve en est, en tous cas, le récit recoupé de la genèse de ces énièmes troubles intervenus à Ghardaïa entre Arabes-chaâmbi de confession malékite et Mozabites-amazighs de confession ibadite. Il semble ainsi que les troubles aient commencé à cause de la présence de groupes de dealers activant au vu et au su de tout le monde au niveau des ruelles dites des juifs.

Ces individus, «tolérés par des policiers», peut-on même lire dans certains documents transmis à notre rédaction, auraient par la suite commencé à semer la «fitna» au sein de la communauté mozabite, enhardis qu’ils étaient par l’impunité dont ils semblaient jouir de toutes parts. C’est ainsi qu’ils s’en seraient pris à des commerces et des habitations situés au niveau du basquartier de la vieille cité de Beni Marzouk.

En voulant se défendre et empêcher que leurs propres demeures ne soient prises d’assaut par ces dealers désoeuvrés, de jeunes Mozabites se sont retrouvés en train de faire face à toute la communauté arabe qui, par esprit communautariste étroit, aurait pris fait et cause pour les dealers. La suite, tout un chacun la connaît. Des maisons ont été profanées. Des commerces et des voitures saccagés. Des champs semés calcinés.

Des tombes profanées et de vieux ossements mis à jour.Tout cela s’est fait avec la complicité de certains policiers. Sans doute s’agit-il d’actes isolés, mais parfaitement avérés hélas. Voilà pourquoi les Mozabites sont particulièrement échaudés et attendent des gestes forts de la part des pouvoirs publics avant de pouvoir reprendre confiance ainsi qu’une vie normale parmi les leurs, dont les Arabes-chaâmbi à qui ils vouent respect et considération.

La voie de la réconciliation, certes, n’est pas impossible. Elle n’en est pas moins semée d’embûches, partant du constat premier que le comportement de certains éléments des services de sécurité a contribué à attiser le feu de la «fitna» et à apporter du grain à moudre aux apprenti-sorciers qui cherchent toujours à déstabiliser l’Algérie pour le compte de certaines ONG et capitales occidentales dans le cadre de ce que l’on appelle le printemps arabe.

Kamel Zaïdi