Selon le président de la Fédération nationale des transporteurs des voyageurs, Boucherit Abdelkader, «30% sur les 70 000 bus de transport en commun assurant les différentes lignes à l’échelle nationale devraient être remplacés».
Plus de 20 000 bus de transport des voyageurs en activité sont vétustes. Une grande partie d’entre eux présente de vrais dangers pour la sécurité des usagers. Selon le président de la Fédération nationale des transporteurs des voyageurs, Boucherit Abdelkader, «30% sur les 70 000 bus de transport en commun assurant les différentes lignes à l’échelle nationale devraient être remplacés». Une revendication soumise au ministère de tutelle, sans que des mesures concrètes ne soient encore prises, a-t-il expliqué. L’orateur affirme que le changement des bus en mauvais état permettra de préserver la sécurité des usagers et l’amélioration du service. Dans la situation actuelle, l’on craint que le cycle infernal des accidents de la route ne se poursuive et fasse encore plus de victimes. Certes, le matériel n’est pas le seul facteur à l’origine des drames qui se produisent sur les routes, il n’empêche qu’à plusieurs reprises des bus pleins à craquer dérapent, se renversent ou foncent droit dans les ravins avec, à leur bord, des dizaines de voyageurs. «La modernisation du parc automobile ne bénéficiera pas uniquement aux propriétaires des bus, mais aussi aux citoyens qui empruntent quotidiennement ces moyens de transport, pour se rendre à leur lieu de travail», a soutenu notre interlocuteur. Pour ce faire, la Fédération nationale des transporteurs de voyageurs interpelle le ministère de tutelle pour l’octroi de crédits aux professionnels. «Un nouveau matériel évitera également les pannes récurrentes et les retards répétitifs», a-t-il ajouté. A l’heure actuelle, l’on assiste à une véritable anarchie dont les conséquences sont parfois macabres. En fait, M. Boucherit souligne que certains bus continuent à rouler sans problèmes grâce à l’entretien et au savoir-faire des chauffeurs. Alors que d’autres, demeurent un vrai danger public. «Certains transporteurs bénéficient de la complicité ou du laisser-aller des services du contrôle technique», révèle-t-il, reconnaissant l’existence de «beaucoup de laisser-aller au niveau de ces services» ce qui explique la présence de certains engins déglingués sur nos routes. Toutefois, la vie du simple citoyen ne dépend pas uniquement du risque que présente le véhicule, puisque même «les chauffeurs ne répondent pas tous aux normes requises», a-t-il expliqué. «Des chauffeurs présentant des maladies chroniques telles que le diabète, d’autres sont inaptes pour diverses raisons, exercent cette activité et mettent en péril la vie des citoyens», a indiqué
M. Boucherit. Selon lui, l’absence de contrôle systématique a favorisé la grande anarchie que connaît le transport des voyageurs. En Algérie, apprend-on, aucune règle ne régule cette activité pourtant sensible. Ce qui devrait interpeller le ministère en charge du secteur, appelé à s’impliquer davantage pour mettre de l’ordre à travers les gares et stations. En attendant, l’on assiste chaque jour que Dieu fait à des courses-poursuites entre bus dont le seul but est de gagner plus, à un comportement incivique de la part de receveurs irrespectueux et à de vraies bombes roulantes qui circulent dans les grandes villes du pays.
Par Aomar Fekrache
