Les non-voyants crient leur détresse : «Non au visa transport»

Les non-voyants crient leur détresse : «Non au visa transport»

«Nous préférons user de moyens civilisés que de sortir dans les rues pour réclamer nos droits, toutefois, nous, nous n’excluons pas de recourir à la rue pour faire valoir nos revendications», ont tenu à préciser les représentants de l’Organisation Nationale des Aveugles Algériens (Onaa), qui ont lancé, en parallèle, lors de la conférence débat qu’ils ont animé, hier, à l’hôtel El Aurassi (Alger), un appel des plus pressants au président de la République pour qu’il intervienne personnellement afin de mettre un terme à leur calvaire.

L’Onaa réclame l’abrogation de l’arrêté ministériel n° 1570 datant du 23 mai 2009. Ce texte est jugé par tous les intervenants comme étant abusif, puisqu’il a visiblement lésé plus de 120 000 handicapés visuels, à travers le territoire national, de leur droit à la vie, a affirmé le vice-président de cette organisation, en l’occurrence, Ali Kassimi, qui a souligné le fait inadmissible de supprimer la gratuité du transport à l’égard de cette catégorie des handicapés.

C’est inconcevable qu’un aveugle puisse recourir, à chaque déplacement, à la Direction de l’Action Sociale (DAS) seul habilité à délivrer un bon de commande spécifique au transport. Un bon qualifié, selon les aveugles, de «Visa transport».

Cependant, l’orateur n’a pas omis de soulever devant l’assistance toute une armada de contraintes liées a l’instauration de ce décret qui s’inscrit, selon lui, en porte à faux avec la Convention internationale pour les droit des handicapés signée et ratifiée par l’Algérie et dira à ce sujet : « les services du ministère de la Solidarité, ont réduit d’une façon indirecte les droits constitutionnels des aveugles.

On est sommé, depuis l’entrée en vigueur de cette mesure, d’assister à la restriction de notre liberté » at- il déploré avant de s’interroger « pourquoi faire courir un aveugle pour réunir les 13 pièces requises pour faire sa carte du handicapé alors que cette dernière est privée de son essence ? »

Abordant l’épineux problème du chômage qui touche plus de 90% des aveugles, le chargé de la culture et de l’information au niveau de l’Onaa, n’a pas manqué de souligner que leurs acquis sociaux professionnels ont été bafoués, et dira à ce sujet que la libéralisation du marché a provoqué de sérieux dégâts pour les aveugles, allant jusqu’à la fermeture des 35 unités de l’ONA Brosse, alors qu’elles étaient protégées par l’État jusqu’à un passé récent occasionnant des centaines de licenciements abusifs et de départs en retraite non justifiés.

L’orateur, a dénoncé le non respect de la part des pouvoirs publics de la convention signée, entre leur organisation, l’UGTA et le gouvernement et dira dans ce cadre : « laissez-nous nos biens, on va créer des PME, les aveugles doivent retourner à leur travail» a-t-il dit.

On n’est pas invalides on est des handicapés, on peut gagner notre vie loin de la mendicité. Pour sa part, le représentant des étudiants , Omar Lafi, membre également du forum des universitaires, a passé en revue, les différentes contraintes que rencontrent les étudiants durant leurs cursus scolaires.

Ces difficultés qualifiées, par ce dernier, d’entraves qui se dressent comme obstacle devant l’épanouissement pédagogique des étudiants aveugles les empêchant de jouir de ce droit à l’acquisition du savoir au même titre que les étudiants voyants.

Par ailleurs, l’orateur a déploré l’absence de la formation des enseignants dans les cycles primaire, moyen et secondaire et relève la non assistance aux élèves admis au lycée par le ministère de la Solidarité nationale qui ne déploie, selon lui, aucun effort pour assurer leurs succès.

Pour étayer ses dires, l’orateur déclarera que plus de 80% des étudiants se retrouvent désormais dépendants d’euxmêmes ou de leurs amis pour satisfaire leurs besoins pédagogiques, soulignant la carence constatée dans la disponibilité des ouvrages en Braille.

En réponse à une question sur la qualité des infrastructures dédiées aux citoyens de sa catégorie, Omar Lafi dira que, le nombre de scolarisés est relativement réduit, c’est une aberration que de penser à créer d’autres écoles au moment où celles déjà existantes souffrent pour prendre en charge ces scolarisés.

Il serait plus judicieux d’encourager les grandes écoles existantes, à travers l’instauration d’une politique de subvention de ces dernières, pour parvenir à l’amélioration de l’hébergement, de la restauration et la remise à niveau des conditions pédagogiques en vigueur dans ces établissements.

Ceci dit, les responsables doivent réagir, étant donné le nombre réduit d’aveugles et de malvoyants, on risque de voir des écoles à deux ou à trois scolarisés par établissement. Investir des sommes colossales pour construire de nouvelles écoles ne répondra pas aux exigences de l’heure actuelle. On est handicapé, nous réclamons la révision de la loi 02/2002 qui porte atteinte à notre dignité.

Kamal Lembrouk APS Une nouvelle Agence régionale à Blida Crée en 1961 à Tunis, l’APS (Algérie Presse Service) a su tisser une toile de recueil de l’information assez dense et ne cesse de développer son réseau chaque fois que l’occasion se présente.

Et c’est dans cette optique qu’une nouvelle Agence régionale a été inaugurée, hier mercredi par Azzeddine Mihoubi en présence de Hocine Oudah, wali de Blida, du directeur général de l’Agence, Nacer Mhal, ainsi que de plusieurs personnalités du monde de la presse nationale.

Le nouveau siège est situé en plein centre de Blida, au centre des affaires. Cette Agence chapeautera les 10 wilayas du centre : Blida, Chlef, Béjaïa, Bouira,Tizi Ouzou, Djelfa, Médéa, Tipaza, Aïn Defla et Boumerdès.

Cette Agence, dotée d’un matériel sophistiqué, recevra, selon les explications données par le DG, entre 20 et 30 dépêches par jour. En outre, elle disposera, dès le début de l’année, d’un nouveau site web APS qui remplacera l’actuel, alors qu’un site audio et vidéo sera lancé bientôt pour diffuser instantanément les activités des officiels algériens.

En plus de tout cela, l’Agence sera reliée directement avec une trentaine d’Agences de presse étrangères avec lesquelles elle échangera toutes les informations. Elle est reliée à ces Agences soit par satellite, à l’exemple de tous les pays arabes, soit par Internet comme pour les pays amis qui se trouvent assez loin, tels les pays asiatiques.

«La réalisation de cette nouvelle Agence, la quatrième du genre, entre dans le cadre de la stratégie de développement qu’a empruntée l’APS qui a dû s’imposer dans une atmosphère assez particulière et difficile», a tenu à préciser le ministre. Il affirma que l’APS se trouve aujourd’hui dans une étape de diversification de ses services et de leur amélioration par l’utilisation des nouvelles technologies de l’information.

Enfin, Mihoubi affirma « qu’à l’avenir le rôle de l’APS ne se limitera pas seulement à transmettre des informations officielles mais diffusera des informations de proximité très recherchées par la presse en général ».

Il salua à la fin le professionnalisme que démontre la presse algérienne lors de différents événements à l’étranger ou en Algérie et rappela le rôle que joue l’APS dans la transmission des informations vers les Agences étrangères.

Hadj Mansour