Les navires qataris interdits d’accoster dans le canal de Suez (Crise du Golfe): Nouveau tour de vis contre Doha

Les navires qataris interdits d’accoster dans le canal de Suez (Crise du Golfe): Nouveau tour de vis contre Doha

Le rejet par le Qatar des conditions posées par Riyad et ses alliés pour lever l’embargo qu’ils lui ont imposé depuis le 5 juin dernier pousse ces derniers à resserrer davantage l’étau autour de cet émirat devenu paria du Conseil de coopération du Golfe.

La crise opposant Riyad et ses alliés au royaume gazier du Qatar s’aggrave de jour en jour, notamment après le refus de ce dernier de se conformer aux treize exigences présentées pour lever l’embargo. Et c’est à l’Égypte maintenant d’agir pour renforcer le blocus contre Doha. Désormais, il est interdit aux navires qataris d’accoster les ports du canal de Suez, qui est pourtant un passage maritime international. L’annonce a été faite vendredi par l’Autorité égyptienne du canal de Suez (SCA), qui a été chargée d’appliquer la décision de l’État égyptien visant à interdire à tous les navires qataris d’accoster les ports de la zone économique du canal de Suez. Dans un communiqué rendu public par le biais de la presse, le président de la SCA, Mohab Mamish, a affirmé que “pour des raisons liées à la sécurité nationale, il est interdit à tous les navires qataris d’accoster dans la zone économique du canal de Suez”.

Ceci étant, le responsable égyptien a pris le soin d’expliquer que la décision n’interdit toutefois pas aux navires d’emprunter le canal, car en vertu de l’accord de Constantinople de 1869, il est illégal d’interdire à des navires d’emprunter le canal, quel que soit leur pays d’origine. Il s’agit là d’un nouveau tour de vis dans l’embargo imposé depuis le 5 juin dernier par l’Arabie Saoudite et ses alliés au Qatar, comme une première mesure à son rejet de leurs treize conditions. Pour en revenir à l’implication de l’Égypte dans ce blocus contre le Qatar, il y a lieu de rappeler le retrait par Doha de la banque centrale égyptienne des 7,5 milliards de dollars lorsque le président Abdelfattah al-Sissi avait été élu.

Qatar avait déposé ce montant à l’arrivée au pouvoir du président islamiste, issu de la confrérie des Frères musulmans, Mohamed Morsi, pour lui permettre de surmonter les difficultés de change liées à la baisse des recettes touristiques.

Dans leur première réaction à la réponse qatarie, ce groupe de pays a estimé que Doha “faisait preuve d’intransigeance et rejetait tout règlement”, et que cette intransigeance se justifie par “les relations qu’entretient le pays avec des organisations terroristes et des efforts qu’il n’a cessé de déployer pour saboter et ébranler la sécurité dans le Golfe et dans la région”.

Ceci étant, dans des entretiens accordés à l’agence d’informations russe Sputniknews, des sources non officielles ont indiqué que parmi les conditions figurant dans l’ultimatum de Riyad et ses alliés à l’encontre du Qatar, l’émirat en aurait accepté cinq, tout en soulignant qu’il n’a jamais rejeté la possibilité de la réconciliation et reste ouvert au dialogue. “Depuis le début de la crise, le Qatar n’a jamais rejeté la possibilité d’une réconciliation. Le ministre qatari des Affaires étrangères a annoncé dès le départ le refus de céder aux exigences envoyées car elles vont à l’encontre des lois du pays. Toutefois, le Qatar reste ouvert au dialogue”, a déclaré à Sputnik le journaliste qatari N. Musallim. Pour rappel, les quatre pays arabes ayant rompu avec le Qatar lui demandent notamment “de rompre les relations diplomatiques avec l’Iran, de fermer la base militaire turque sur son territoire et de fermer de la chaîne de télévision satellitaire Al Jazeera, qui émet depuis Doha”.