Les narcotrafiquants du Rif marocain adaptent leur mode opératoire pour acheminer le kif traité aux conditions météorologiques. Le procédé, abandonné lors de la période de canicule qui a sévi en Algérie, est redevenu opérationnel la veille des intempéries, profitant ainsi des vents ouest qui poussent les colis jetés à la mer vers les côtes algériennes.
En effet, après la saisie de 245 kg de cannabis et l’interception d’une caravane de 14 baudets transportant des quintaux de drogue, les Marocains tentent le diable. Pas moins de 90 kg de cannabis ont été rejetés par la mer sur la corniche de Jijel, 30 autres kilos sur la plage d’El-Marsa, à Chlef, et 29,4 kg sur celle de Benabdelmalek-Ramdane, dans la wilaya de Mostaganem. «Ce procédé est en vogue depuis des années. Les narcotrafiquants emballent le kif traité en plaquettes de 100 grammes mises dans des sacs d’un kilo, avant de le conditionner dans des colis complètement hermétiques pour éviter l’infiltration d’eau. Mais là, on est surpris par la quantité récupérée sur nos plages en 24 heures. Cela renseigne sur d’autres colis largués par les Marocains depuis leurs zodiacs pour profiter des vents ouest», a indiqué notre source qui révèle, par ailleurs, que «les narcotrafiquants et les barons de la drogue recourent aux immigrés clandestins pour larguer la drogue. En contrepartie, ils les aident à rallier l’Espagne et les îles ibériques proches du Maroc. Mais, en général, les convoyeurs, ne connaissant rien des rives et des côtes, n’arrivent jamais à destination», souligne notre source. Signalons, enfin, que deux dealers, des repris de justice, ont été interpellés par la section de sécurité et d’intervention (SSI) du groupement de la Gendarmerie nationale de Constantine en possession de 3,4 kg de cannabis, soit 34 plaquettes, à bord d’un véhicule, alors qu’ils se dirigeaient vers El-Khroub où cette substance devait être commercialisée.Yanis B.