Sept grands réseaux, spécialisés dans le trafic de cannabis, ont été démantelés en moins de deux semaines à la frontière algéro-marocaine.
Ces filières ont été totalement détruites par les services de sécurité qui ont multiplié les descentes dans les villas et maisons isolées, notamment à Maghnia et à El-Aâricha.
Ayant subi des pertes astronomiques, soit 65 tonnes de cannabis saisies, ce qui représente plus de 2 500 milliards de centimes, les barons de drogue sont passés à un autre cap : le règlement de comptes.
En effet, les premières arrestations ont abouti à des révélations fracassantes, notamment l’existence de receleurs et de complices passifs dans certaines agglomérations frontalières, chargés de blanchir l’argent du cannabis et le transfert illicite de capitaux vers l’Espagne et le Maroc.

Les dénonciations et les communications anonymes ont également contribué à mettre la main sur des individus richissimes, dont des jeunes femmes qui ont infiltré cette mafia.
Et si les officiels marocains parlent d’un millier de personnes en fuite en Espagne et recherchées par Interpol dans le cadre de la lutte contre la drogue, il n’en demeure pas moins que la communauté internationale a émis des réserves quant à la sincérité de ces chiffres, d’autant que le Maroc continue à planter le cannabis sur des dizaines de milliers d’hectares.
Les services de sécurité algériens ont établi un fichier exhaustif des narcotrafiquants, des dealers et des barons de la drogue actuellement en fuite au Maroc et qui se dénoncent mutuellement à cause des pertes sèches qu’ils ont subies depuis janvier dernier.
L’autre raison de cette guerre déclarée entre les barons est sans doute liée à la qualité du kif destiné au marché en Algérie.
Les analyses effectuées sur des échantillons ont révélé que ce cannabis, de très mauvaise qualité et cédé à des prix onéreux, est très toxique, voire cancérigène. Et pour cause, des champs entiers de kif sont irrigués à partir des oueds d’eaux usées.
Mieux, cette substance, par ailleurs, mélangée aux produits toxiques, est traitée avec des déchets organiques.
Cette dernière révélation a suffi aux barons algériens et marocains pour remettre en cause leurs réseaux alors que des sommes d’argent ont été investies et transférées.
F. B