Les mouvements de contestation confirment l’après-terrorisme

Les mouvements de contestation confirment l’après-terrorisme
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La tension sociale semble baisser pour certaines catégories sociales. Les ministres de tutelle changent de méthode et l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) est mise à mal par des contestataires qui ne sont affiliés à aucun syndicat. Les étudiants, les médecins résidents, les contractuels de l’éducation ont su profiter de la conjoncture internationale et prendre en main leur destin

. Une situation inédite pour les pouvoirs publics et les syndicats algériens. Les interlocuteurs des gouvernants ne sont plus issus de syndicats, de partis politiques ou d’associations diverses. Les citoyens ont compris l’incapacité de ce magma que l’on nomme société civile à prendre sérieusement en charge leurs préoccupations. Les contestations de rue, les grèves et les plates-formes de revendications se multiplient. Ce chantage à l’instabilité pousse les membres du gouvernement à trouver des solutions dans une situation d’urgence.s vers une sorte d’apathie qui a été



comprise comme une acceptation d’un état de fait. L’après-terrorisme est maintenant une réalité sociale et les Algériennes et les Algériens ont intégré cette donne dix années après la promulgation de la loi portant concorde civile. Il est cependant notable que le gouvernement n’ait pas su anticiper ce mécontentement social que l’on entendait sourdre depuis trois à quatre années et qui s’exprimait par des émeutes répétitives. Les événements en Tunisie, en Egypte et ailleurs dans le monde arabe ont donné une autre tournure aux méthodes de revendication. Les enseignants contractuels ne font plus grève dans leurs établissements, optant pour des sit-in devant la présidence de la République pour être entendus. Ce combat mené des jours durant commence à payer. Le ministre de l’Education qui affichait, parfois, une arrogance incompréhensible depuis deux décennies, a finalement trouvé une solution à un problème qui dure depuis trop longtemps. La même chose est en train d’arriver dans les secteurs de la santé, des hydrocarbures.

Le seul hic, pour le gouvernement, est le phénomène de contagion qui s’étend à tous les secteurs. Cette situation est génératrice de déstabilisation. Les reculs et les concessions faites peuvent être considérés comme une peur du gouvernement. L’affaiblissement de l’Etat face à la grogne sociale est générateur de revendications souvent irrationnelles. Une anarchie peut rapidement s’installer et le populisme ne saurait être une bonne réponse. «Qui protégera l’Etat algérien ?» s’était interrogé le Premier ministre. Dans la majorité des cas, il s’agit d’une protesta de fonctionnaires qui ne sont pas satisfaits des différentes mesures prises en leur faveur au cours des années passées. Le secteur privé semble, pour l’instant, à l’abri des grèves.Le dialogue entre les différentes parties doit aboutir, rapidement, à des solutions qui maintiennent la cohésion sociale, qui ne menacent pas les équilibres financier et macroéconomique et qui permettent aux protestataires de sentir que leurs préoccupations sont réellement prises en charge. Là réside toute la difficulté pour un gouvernement pas toujours en phase avec les aspirations de la société.