L’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) n’appelle pas à voter pour Bouteflika. Du moins elle ne soutient pas directement le candidat car elle demande quand même aux électeurs d’aller voter en masse et fustige ceux qui manifestent contre le quatrième mandat et menacent de boycotter cette élection présidentielle.
Une position, pour le moins, ambiguë, de la part de la principale organisation de la famille révolutionnaire, qui renseigne sur les dissensions qu’elle connaît au sujet du soutien ou pas du quatrième mandat de Bouteflika. Il est utile de rappeler qu’auparavant, le chef de l’Etat avait toujours bénéficié du soutien de l’ONM, que ce soit lors des élections de 1999, 2004 ou 2009. Il semblerait que la tendance s’inverse en 2014, surtout depuis qu’Abdelaziz Bouteflika veut briguer un quatrième mandat alors que son état de santé ne le lui permet pas.
Ainsi, dans un communiqué rendu public hier, l’organisation que préside Said Abadou appelle le peuple algérien «à accomplir son devoir national et à choisir la personne la plus à même de conduire le pays dans le sens d’une transition socio-économique et culturelle». Concernant les mouvements de contestation, l’ONM a exhorté les «formations politiques et la société civile à prendre conscience de la gravité de la situation et de la lourde responsabilité qui leur incombe dans la préparation de cet important rendez-vous, d’autant que l’Algérie a payé le prix fort pour recouvrer sa souveraineté, préserver son indépendance et protéger son intégrité territoriale». «Ce qui est important pour nous c’est que cette élection se déroule dans les meilleures conditions. Pour le reste, quel que soit le vainqueur, nous lui souhaitons la bienvenue», a déclaré Abadou à El Khabar. En d’autres termes, il n’y a plus de consensus au sein de la famille révolutionnaire concernant le candidat Bouteflika. Même constat pour les zaouias et la principale organisation patronale, le FCE.
Elyas Nour
