Comme des dizaines d’opérateurs publics et privés, Ramdane Batouche a pris part à la conférence nationale sur le commerce extérieur qui s’est tenue les 30 et 31 mars dernier. De cette rencontre, le premier responsable de Général Emballage (GE) en est sorti satisfait, voire emprunt de beaucoup d’optimisme.
Ramdane Batouche, c’est de lui qu’il s’agit, était ce matin l’invité Radio M, du site économique Maghreb émergent. Il est donc revenu sur la conférence en précisant qu’il a perçu les annonces faites par le Premier ministre comme rassurantes. Toutefois, il met en garde contre toute surprise qui pourrait venir du gouvernement dans la prochaine loi de Finances complémentaire pour cette année. « J’espère qu’on n’aura pas la surprise de la LFC de 2009 qui nous est restée en travers de la gorge. »
Revenant sur la question de la diversification de la production et de l’économie nationale, ce vice-président du forum des chefs d’entreprises (FCE) a affirmé que son organisation patronale n’a eu de cesse depuis quelques années d’appeler justement à cette diversification et à l’orientation de l’économie vers l’exportation. Il s’est félicité que le gouvernement prenne aujourd’hui le taureau par les cornes. Il a déploré toutefois le fait que l’on ne parle, dans ce pays, d’exportation que lorsque l’on est confronté à un problème. Actuellement, la chute des cours du pétrole en l’occurrence.
Dans le même sillage, l’invité de Radio M, redoute que les bonnes décisions qui sont prises soient aussitôt abandonnées ou remises en cause une fois que le prix de l’or noir retrouve son niveau. « Il faut maintenir la dynamique et ne pas abandonner », a renchéri M. Batouche. Lequel n’a pas manqué de revenir sur les problèmes qui se posent aux opérateurs exportateurs, notamment en ce qui concerne le rapatriement des devises. Il estime que la banque d’Algérie devrait revoir sa copie en matière de délai (120 jours) et ne pas « chicaner » sur quelques milliers d’euros. « Il n’est pas logique que j’exporte pour des millions d’euros et je refuse de rapatrier 4.000 euros en raison d’un problème de transport auquel j’ai été confronté.

Le fondateur de l’entreprise familiale Djurdjura, revendu plus tard à Danone, fera part de son expérience en tant qu’exportateur. Il considère que toute entreprise peut prétendre exporter ses produits pour peu que ceux-ci soient de bonne qualité et répondent aux normes internationales.
A l’extérieur, GE a de sérieux concurrents représentés par de grandes multinationales installés dans le pays d’accueil. Mais le défi, selon lui, mérite d’être levé. D’ailleurs son entreprise a réussi à conquérir les marchés libyen et tunisien. Pour l’Afrique, dont le marché est moins exigeant que le maghrébin et l’européen, le challenge n’est pas impossible. Il propose que dans un premier temps, les autorités permettent aux opérateurs d’installer une plate-forme dans l’extrême sud, c’est-à-dire aux frontières pour vendre leurs produits avec en prime la mise en place d’une banque à travers laquelle les acheteurs venus des pays frontaliers procèderont aux transactions. Une forme de lutte contre la contrebande, puisque de toutes les manières les produits, notamment subventionnés traversent les frontières illégalement. « Nous n’avons rien à envier aux entreprises internationales dites de gros calibres. A GE, nous avons décidé d’aller vers l’exportation, histoire de nous frotter à elles.
Même s’il ne remet pas en cause la décision de l’Etat algérien, M. Batouche n’en déplore pas moins le fait que son entreprise soit pénalisée par la fermeture des frontières terrestres et maritimes avec le Maroc.
Enfin sur un autre plan, le patron de GE a déclaré que le fonds d’investissement Afric Invest sortira bientôt du capital de l’entreprise. Cela se fera par le biais de la bourse, mais les modalités seront arrêtées d’ici un mois, selon lui. Ce partenariat a permis à l’entreprise d’avoir des financements, de se développer et un meilleur management. GE couvre 45% du marché algérien et emploie 1036 personnes, compte réaliser un taux de croissance de 22% pour l’année en cours.
Faouzia Ababsa