L’avenir de l’Union pour la Méditerranée (UPM) était en débat depuis lundi à Cordoue (Espagne) où s’est tenue la 7e conférence ministérielle du forum de dialogue, qui regroupe les ministres des Affaires étrangères de dix pays de la Méditerranée occidentale. Hormis les ministres français et italien, absents, selon les organisateurs, pour un problème d’agenda, tous les chefs de diplomatie des pays membres étaient présents à cette rencontre, qui se tient pour la première fois en Espagne. La France est toutefois représentée par le secrétaire général du Quai d’Orsay, Pierre Sellal, alors que l’Italie a délégué le ministre d’Etat aux AE, Mme Stefania Craxi.
Cette réunion du dialogue 5+5 intervient dans un «contexte marqué par les conséquences et les impacts de l’agression israélienne contre Ghaza, sur le processus de paix au Proche-Orient et sur les perspectives de coopération dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée», a indiqué un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.
Avec la participation du secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe, Habib Ben Yahya et la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, elle s’est fixée pour objectif de faire le point sur l’Union pour la Méditerranée à quelques jours d’une réunion informelle de l’UPM prévue à Bruxelles le 23 avril, à l’initiative de Javier Solana, chef de la diplomatie de l’UE. A cette occasion, les ministres des AE du dialogue 5+5 vont tenter de réanimer ce projet, gelé depuis l’agression israélienne contre la population palestinienne de Ghaza, et de débattre de ses conséquences et ses impacts sur le processus de paix au Proche-Orient, et sur les perspectives de coopération dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (UPM), selon les déclarations en provenance du Caire, citées par les agences. Aussi, elle devait se pencher sur «le renforcement de la coopération sectorielle (…) entre les pays membres», notamment dans les secteurs «de la défense, des transports, le tourisme, ainsi que la circulation des personnes, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé», est-il ajouté dans le communiqué.
Lundi, les dix responsables, dont le ministre algérien des affaires étrangères, Mourad Medelci, ont eu un dîner de travail au cours duquel ils ont débattu des thèmes du Proche-Orient et de l’impact de la crise financière internationale sur la région, ainsi que les voies et moyens de consolider la coopération entre les pays membres du dialogue, à travers notamment la relance de l’UPM, comme l’ont indiqué des participants. Pour sa part, M. Medelci devait rencontrer en marge de cette conférence plusieurs de ses homologues des pays membres avec lesquels il s’entretiendrait des relations
bilatérales, de la promotion de la coopération et du dialogue politique entre l’Algérie et les pays du pourtour méditerranéen.
Le dialogue 5+5 est un forum politique informel qui a pour vocation de consolider le processus de Barcelone. Il regroupe dix pays riverains du bassin occidental de la Méditerranée : les cinq pays de l’Union du Maghreb arabe (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie) ainsi que cinq pays de l’Union (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal). Depuis le lancement de cette idée dans les années 1980, une première réunion s’est tenue à Rome en 1990, puis une autre en 1991. Le processus a repris en 2001 à Lisbonne suite à une interruption. Depuis, ces rencontres régulières se tiennent à la fois au niveau des Ministres des Affaires étrangères et également dans d’autres formats, puisqu’il y a des rencontres des Ministres de l’Intérieur. En décembre 2003, un sommet du dialogue 5+5 s’est tenu à Tunis.