Une communication chaotique
En moins de 48 heures, deux ministres ont donné des versions diamétralement opposées sur le même sujet.
La communication fait défaut au sein du gouvernement. La désormais affaire Peugeot vient de le confirmer pour la énième fois. Entre le ministre du Commerce et celui de l’Industrie, le courant ne passe plus. En moins de 48 heures, les deux hommes ont donné deux versions diamétralement opposées sur le même sujet, laissant l’opinion publique perplexe. Ce qui est drôle, c’est que ce dossier a fait même l’objet de discussions lors de la visite du président français, vraisemblablement sans la présence du ministre du Commerce.
Alors qu’il s’agit d’un projet important qui concerne le marché algérien, le gouvernement n’a pas jugé utile d’en débattre avec les autres ministres. Les mauvaises habitudes ont la peau dure, apparemment. Les membres du gouvernement n’arrivent apparemment pas à se mettre d’accord et parler d’une seule voix, concernant des sujets importants. Les observateurs de la scène politique estiment d’ailleurs que le manque de communication est devenu une caractéristique de l’Exécutif. Malgré le changement des équipes, le gouvernement a du mal à tirer les leçons des expériences précédentes. Le pire est qu’au sein du même staff, les concertations sont presque absentes. Les différents remaniements opérés n’ont pas vraiment apporté cette cohésion qui fait défaut
au gouvernement. Alors que de nombreux ministres ont payé les frais de cette contradiction par leur éjection, les responsables continuent à faire preuve de désaccords sur des sujets d’intérêt commun au point de provoquer même des polémiques sur un éventuel différend au plus haut niveau. L’épisode du gaz de schiste illustre assez bien cette défaillance de la communication institutionnelle. Faute de cohérence et de concertation, l’exploitation du gaz de schiste avait soulevé une vive polémique et une grande contestation des citoyens du Sud. Au lieu d’accorder leurs violons, le Premier ministre et le responsable du secteur de l’énergie étaient sur deux voies parallèles. «L’exploitation du gaz de schiste n’est pas au programme du gouvernement. Nous allons arrêter après le parachèvement du deuxième puits nécessaires pour effectuer des études», avait affirmé Abdelmalek Sellal lors de son passage, sur le plateau de l’émission Hiwar Essaâ (le débat de l’heure) de l’Entv. Quelques jours après, l’ex-ministre de l’Energie, Youcef Yousfi, a déclaré le contraire lors de son audition par la commission des affaires économique de l’Assemblée populaire nationale (APN). «Je ne cache rien. Sonatrach produit du gaz non conventionnel dans le bassin d’Ahnet depuis presque trois ans, mais il s’agit d’une production expérimentale entamée en 2012», avait-il admis en désavouant ouvertement les propos de son supérieur. Les exemples de contradiction se multiplient sur le fond et la forme. L’adhésion à l’OMC, la pénurie des produits alimentaires et les restrictions budgétaires sont autant de questions qui ont créé la cacophonie au sein de l’Exécutif. Censé soigner son image de marque, le gouvernement doit adopter une discipline en matière de communication pour éviter de se donner en spectacle à chaque crise.
L’APN fixe son agenda
Le bureau de l’Assemblée populaire nationale s’est réuni, hier, pour dégager une nouvelle feuille de route. Il a été question de fixer la date de la clôture de la session du printemps arrêtée pour le 2 août prochain. En attendant, deux projets de lois seront soumis au débat. Il s’agit du projet de loi portant sur le Code du commerce et le projet de loi d’orientation de la recherche scientifique et du développement technologique. Deux séances plénières ont été programmées pour les 6 et 8 juillet prochain pour l’examen des deux projets en question. Ainsi, les députés seront appelés à rejoindre leurs sièges pour assister aux débats. A l’instar de ces séances, l’APN a programmé également trois séances consacrées aux questions orales dont l’une est prévue demain.
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