La délégation d’Ançar Eddine arrivée avant-hier en Algérie a exprimé son souhait que «la solution à la crise au nord du Mali émane d’un pays musulman», selon des indiscrétions.
Les représentants du mouvement islamiste armé ont rejeté, selon les mêmes sources, «les solutions proposées par certaines parties partisanes de l’intervention militaire étrangère». Les membres de la délégation ont remercié l’Algérie pour sa «disponibilité permanente en faveur des solutions pacifiques et diplomatiques, comme le prouvent les accords signés auparavant». «L’Algérie connaît mieux que quiconque les problèmes dont nos populations souffrent depuis des décennies. Elle a même initié à chaque fois des solutions», notent-ils.
Ançar Eddine, qui évite une confrontation directe avec le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) «afin d’épargner aux populations locales davantage de souffrances», a exprimé son «désaccord», même en termes religieux, vis-à-vis des deux organisations terroristes.
Les événements semblent s’accélérer au nord du Mali où Mujao et Aqmi sombrent dans une «crise de confiance» entre leurs chefs. On citera pour l’exemple le cas de Mokhtar Belmokhtar, alias Abou El Abbès, évincé au profit de son ennemi juré Abdelhamid Abou Zeid, l’élimination physique de Abou El Qama, et l’infiltration des deux organisations terroristes qui pourront accélérer le départ en masse de terroristes d’Aqmi et du Mujao, dont beaucoup seraient candidats au repentir.
A noter, d’autre part, que le média mauritanien Al Akhbar a rapporté, hier, des propos du porte-parole d’Ançar Eddine, Senda Ould Boumama, qui a déclaré que l’objectif des deux délégations du mouvement dépêchées en Algérie et au Burkina Faso est de «trouver une solution de fond» au problème du nord du Mali qui perdure depuis plusieurs décennies. Joint par Al Akhbar, Ould Boumama a précisé :
«Nous voulons transmettre notre point de vue au médiateur burkinabé à propos de la solution qu’il propose. Concernant l’Algérie, elle a toujours été médiatrice dans les crises de la région où elle a parrainé les accords antérieurs. Nous voulons leur faire parvenir notre point de vue».
Ould Boumama a appelé à «mettre au premier plan les intérêts des peuples de la région», tout en refusant que le nord du Mali soit «une scène de conflit entre les grandes puissances qui veulent accaparer les ressources naturelles», selon ses termes rapportées par Al Akhbar.
M. Abi