Youssef El Qaradawi , prédicateur égyptien chassé du pays par Djamel Abdennasser et accueilli par plusieurs pays, dont l’Algérie, se distingue, depuis notamment son installation au Qatar, par des fetwas qui ont vite créé la polémique pour ne pas dire la fitna qui, souvent, s’est soldée par des affrontements aux conséquences dramatiques.
Devenu un «consultant religieux» à la chaîne qatarie Al Jazeera, il s’est distingué par un appel au meurtre lancé directement sur cette chaîne satellitaire contre Mouammar Kadhafi. «Quiconque peut le tuer qu’il le fasse», avait-il lancé. Le monde connaît la suite.
Le même prédicateur s’est comporté de la même façon dans le dossier syrien, prenant position en faveur d’une partie, celle bénéficiant de la grâce d’Al Jazeera, au détriment d’une autre.
Le même Youssef El Qaradawi évite, cependant, de s’exprimer sur la sanglante répression à Bahreïn, comme il s’est interdit de commenter l’envoi de troupes saoudiennes, notamment dans ce pays, pour participer au matraquage des manifestations populaires qui s’y déroulaient presque dans l’indifférence totale.
Youssef El Qaradawi avait, contrairement à ses «sorties médiatiques» quand il s’agit de la Libye et de la Syrie, pris tout son temps pour dénoncer la prise d’otages de la base de vie de Tiguentourine, à In Amenas. Il a fallu une semaine à ce prédicateur pour s’exprimer à ce sujet, au nom d’une association d’oulémas qu’il préside.
Il a été largement précédé par la communauté internationale. Un coup de couteau dans le dos de l’Algérie, qui l’a pourtant accueilli lorsqu’il était déclaré persona non grata par d’autres pays, et lui avait confié la direction d’une prestigieuse université. Il arrive à El Qaradawi d’oublier les bienfaits que des pays lui ont accordés, mais il oublie moins les rendez-vous sur les plateaux d’Al Jazeera, surtout quand il s’agit d’entretenir la haine au détriment du dialogue, pourtant de tout temps prôné par la religion musulmane.
M. A.
