Les Medias et les révoltes sociales en Amérique.

Les Medias et les révoltes sociales en Amérique.

Y a t-il une censure ? Une tentative de dissimulation  ou de minimisation de la part de la presse en ce qui concerne les  mouvements sociaux qui ont lieu en Amérique du nord ? La question peut être assimilée à de la paranoïa, mais à la vue des faits, rien n’est plus sûr.Deux grands événements  majeurs dans la lute sociale ont secoué  le nord de l’Amérique et ont  eu lieu le même jour,  samedi 12 mars 2011.

L’un dans la ville de Montréal  au Québec,  avec la grande marche contre le budget du gouvernement libéral du Premier Ministre  Jean Charest , et le deuxième, une  manifestation de la plus grande envergure qui a eu lieu à Madison  dans l’état du Wisconsin aux Etats unis, celle-ci avait pour revendication de contrer la  loi abrogeant une grande partie des pouvoirs des syndicats.La manifestation de Montréal à elle, réuni entre 50.000 et 55.000 personnes.

Autant dire une réussite totale  dans un pays ultra capitaliste comme le Canada où  les démonstrations de force de la sorte sont très rares. Plus d’une centaine de syndicats et organisations d’étudiants se sont donc unies pour dire stop à la partie libérale et à sa politique.

La presse  écrite montréalaise à parlé de l’événement,  ainsi que  sur les sites internet de différents journaux ou sites d’information. Mais à la lecture de leurs articles et mis à part le chiffre de 50.000 personnes, rien ne laisse penser que cette manifestation fut capitale ou qu’un message fort est  lancé à tous les gouvernements ultra libéraux qui tentent de dépouiller  les travailleurs et la population de leurs  acquis sociaux en privatisant à tour de bras.  J’ai donc trouvé que le traitement de l’information par certains organes de presse fut timide.

Sur le journal  Metro par exemple, le gratuit le plus distribué à Montréal, on peut observer ou plutôt ne pas observer le traitement de l’information  de cette manifestation.

En effet aucune ligne n’est consacrée à la mobilisation…Pourquoi ? Le mystère reste entier. Et pourtant différents sujets sont  traités dans cette édition du 14 Mars 2011, mais pas un mot sur la manifestation. La télévision a quant à elle aussi boudé l’événement, en se limitant au strict minimum.

S’il en faut une preuve, beaucoup de Montréalais  absents ou restant chez eux le samedi 12 mars n’ont apprit nulle part qu’une manifestation de 50.000 personne avait eu lieu a quelques encablures de chez eux. J’ai moi même informé plusieurs  personnes de mon entourage que l’événement avait eu lieu,  car ces derniers ne lisent  pas certains organes de  presse, ils s’informent  principalement par le biais des  journaux gratuits,  notamment Metro.

Quant au rassemblement qui a eu lieu à Madison et qui est tout simplement historique, (100.000 personnes)  il a  quant à lui été boudé par les médias canadien et français.  Alors que ce mouvement dure depuis plusieurs semaines et que des célébrités très prisées en général par les medias comme  « Michael Moore »  sont allé prêter  main forte et soutenir les milliers de personnes qui résistent à la suppression de tous leurs droits.

Bizarre  donc que les medias français n’en font pas écho plus que cela. Seulement quelques brèves sont publiées  sur les versions électroniques des quotidiens. Il faut aller sur des sites d’info citoyenne comme agoravox.fr pour trouver plus d’infos.

Somme-nous donc en face d’une censure pure et simple des gros medias face à une prise de conscience de la masse dite capitaliste et de société de consommation ? Faut-il dissimuler  ou minimiser le fait que la population qui vit dans ces  modèles  de capitalisme, commence à se réveiller et ne plus tolérer cette course  effrénée  pour l’argent,  allant jusqu’à piétiner les populations les plus  modestes et pauvres ? Les gros medias qui sont financés pour la plupart par ces multinationales, font-il de l’autocensure et vont  jusqu’a occulter l’information dans leur presse ? Les révoltes et les prises  de conscience des peuples ne se résument plus qu’au monde arabo-berbère,  mais touchent tous  les peuples.

Après plus de 30ans de léthargie, de consommation à outrance, de bourrage de crane à base de coupures publicitaires et de propagande télévisuelle, les gens se rendent compte  petit à petit que c’est la rue qui détient le pouvoir. Et que si le peuple n’est pas d’accord,  rien ne va plus.

Dans le cas des oligarchies occidentales, et contrairement aux dictatures qui elles peuvent se permettre de tirer sur la foule pour calmer les ardeurs, aux Etats Unis ou au Canada il faut faire preuve d’imagination et user d’autres méthodes afin  de stopper net toute révolte contre le dictat de la libéralisation. Il faut créer des ennemis et les alimenter  tel que le communisme qui de nos jours est toujours présenté   comme un mangeur d’enfants, il faut abreuver sans cesse l’esprit des gens de pub, de promotion, de boxing day, de nouvelle  menasse terroriste, de choc des civilisations…

Bref il faut maintenir la masse sous constante perfusion afin qu’elle ne se lève plus de son lit d’hôpital privatisé. Autrement dis le « Tittytainment », terme utilisé par Zbigniew Brzeziński, conseiller à la sécurité nationale du Président des États-Unis Jimmy Carte, le tittytainment, est  un mélange d’aliment physique et psychologique, pour endormir les masses, le mot est un mélange  des mots anglais « tits » « seins » et « entertainment » .

Oui, un changement est en train de s’opérer, le 12 mars 2011 fut l’un des signaux, même si la plupart de la population ne se sent pas concernée par  ces luttes sociales, c’est les retombées catastrophiques de ces  politiques libérales qui la réveillera lentement. Cherté de la vie, inégalités sociales, fossé entre les riches et le reste de la population, l’accès a l’éducation de plus en plus cher, le système de santé qui s’apparente plus à un marché boursier… . Toutes ces conséquences vont pousser les peuples à choisir une autre direction que celle que les medias de masse et la publicité les encourage à prendre.

Malik.M