Les médecins sur la voie des enseignants ?

Les médecins sur la voie des enseignants ?
les-medecins-sur-la-voie-des-enseignants.jpg

Avant-hier, Barkat, dans une instruction adressée aux directeurs de la santé publique (DSP) a menacé les médecins grévistes de lourdes sanctions, entre autres, la «retenue sur salaire pour l’ensemble des journées de grève» et la radiation de la Fonction publique de tout praticien qui ne rejoint pas son poste de travail.

Après le ministre de l’Education nationale, qui a réussi à mettre fin aux grèves qui ont secoué son secteur, c’est au tour du ministre de la Santé d’exercer son forcing sur les praticiens de la santé publique en grève depuis plus de quatre mois.



Avant-hier, Barkat, dans une instruction adressée aux directeurs de la santé publique (DSP) a menacé les médecins grévistes de lourdes sanctions, entre autres, la «retenue sur salaire pour l’ensemble des journées de grève» et la radiation de la Fonction publique de tout praticien qui ne rejoint pas son poste de travail.

Ces mêmes pressions qui ont été exercées sur les enseignants ont porté leurs «fruits». Barkat réussira-t-il à pousser les médecins à renoncer à la grève ? L’Intersyndicale des praticiens de la santé publique, qui se dit ne pas être surprise par ces mesures «répressives» a répondu que seule la base est habilitée à prendre une décision sur la poursuite ou le gel de la grève.

LG Algérie

A cet effet, les deux organisations syndicales, le SNPSP et le SNPSSP, ont annoncé hier lors d’une conférence de presse la tenue ce week-end une réunion extraordinaire de leurs conseils nationaux pour débattre des nouvelles évolutions de cette crise et prendre les décisions sur la suite à donner à ce mouvement de protestation. «La grève a été initiée par la base. Nous sommes condamnés à exécuter les décisions de nos adhérents.

Le dernier mot revient donc à la base», a souligné le Dr Mérabet, président du SNPSP qui dénonce avec vigueur «la batterie de mesures répressives qui viennent d’être prises à l’encontre des praticiens grévistes». Même son de cloche pour son «compagnon de lutte» le Dr Yousfi du SNPSSP qui affirme qu’un conseil national tranchera sur la question du maintien ou de la suspension de la grève.

«Même si on arrête notre débrayage sans résultat nous avons sauvegardé la dignité du médecin car nous nous sommes soulevés contre le mépris et pour la dignité et non pour des sous», tempeste le Dr Yousfi. Les deux responsables considèrent la mesure de leur tutelle comme «une atteinte à la corporation et aux libertés syndicales».

«L’instruction est un constat de décès de la santé publique rédigé par le Premier ministre et exécutée par le ministre de la Santé avec le silence du président de la République», s’accordent-t-ils à dire. «C’est la mise en branle du secteur public en général. Cette manière de traiter les conflits sociaux n’est guère une solution.

Les pouvoirs publics sont en train de compliquer les choses et attiser les travailleurs», enchaînent-ils. «Faute d’une prise en charge de nos revendications, tous les moyens sont bon pour casser notre mouvement de grève.

Que le gouvernement retire les agréments de tous les syndicats autonomes si on n’a pas le droit de défendre nos droits», tonne le Dr Mérabet qui dénonce «les décisions standards de la justice attribués à tous les syndicats». Par ailleurs, les deux syndicalistes assurent qu’ils n’ont jamais été saisis par la décision de justice qui a déclaré «l’illégalité de la grève».

Le SNPSP et le SNPSSP affirment que la pérennité du service public n’a jamais été mise en péril par la grève en raison d’un large service minimum. En attendant les conseils nationaux du SNPSP et du SNPSSP, les praticiens de la santé publique maintiennent la grève avec un service minimum assuré.

Hocine L.