Les médecins résidents ont adopté à l’unanimité l’option de la grève illimitée. C’est avant-hier, lors d’une réunion des délégués des dix Centres hospitalo-universitaires (CHU) du pays, que les résidents ont décidé de radicaliser leur action et d’aller jusqu’au bout de leur mouvement de protestation.
Selon le Dr Merouane Sidali, chargé de la communication du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Cmara), la base était catégorique sur le choix de la poursuite de la grève tant que les autorités publiques n’ont pas répondu positivement à toutes les revendications exprimées. Pire, les grévistes étaient indignés par «les menaces d’exclusion» et «poursuites judiciaires» brandies à leur encontre par le ministère de la Santé, qui a également qualifié leur grève «d’illégale».
Les résidents ont d’ailleurs affirmé qu’ils ne comptent pas reprendre le dialogue avec le département de Ould Abbès, du moment que celui-ci soutient que ses services sont dans l’incapacité de prendre en charge les doléances exprimées, notamment le point relatif au service civil. Cette revendication, faut-il le rappeler, constitue le point le plus important de la plateforme de revendications, sur lequel les grévistes ne comptent pas céder.
Le Dr Merouane a réitéré les revendications du Camra relatives, notamment, à la situation socioprofessionnelle des médecins. «Il est insensé de n’appliquer le service civil qu’aux médecins résidents», se plaint notre interlocuteur, ajoutant que cette mesure perturbe leur carrière professionnelle. Dans le même sillage, il soulignera que les médecins, à l’image de toutes les autres franges de la société, devraient bénéficier des mesures de grâce pour le service civil. Aussi, il demande la révision de leur statut et la réévaluation de leurs primes et indemnités. Compte tenu du retard constaté dans la prise en charge de toutes ces revendications, force est de relever que les médecins résidents risquent d’aller jusqu’à une démission collective. Dans les prochains jours, le Collectif n’écartent pas le recours à un sit-in ouvert devant la Présidence de la République. A l’heure actuelle, le service au niveau des hôpitaux à l’échelle nationale est sérieusement perturbé, au grand dam des malades dont les rendez-vous sont reportés sine die. Les médecins résidents affirment que le seul responsable de cette situation est le ministère de la Santé, censé prendre les mesures nécessaires pour répondre à leurs revendications. Ils reprochent également à la tutelle l’absence de volonté de règler leurs problèmes, en refusant «de les inviter officiellement ou signer les PV de réunion», regrette le Dr Merouane.
Aomar F.