Le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), en grève depuis le 28 mars, a salué la signature par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique du procès-verbal de la réunion qui les avait regroupée avec la tutelle.
Le porte-parole du Camra, Dr Ben Amar, a précisé que cette signature est un point positif, mais les grévistes attendent la satisfaction de toutes leurs doléances. La tutelle s’est, en effet, engagée à satisfaire les revendications pédagogiques de la corporation. Après ce nouvel acquis, les blouses blanches décideront ce week-end du maintien ou du gel de leur mouvement de contestation.
Une réunion nationale a été organisée mardi pour exposer les acquis obtenus depuis le début de la contestation et statuer sur la suite à donner à leur mouvement. Contacté par nos soins, le Dr Ben Amar a fait savoir que les décisions seront rendues publiques incessamment, et ce, après concertation avec la base. Des assemblées générales ont été, dans ce cadre, tenues hier au niveau des centres hospitalo-universitaires à l’échelle nationale.
Selon lui, il est «très probable que la majorité vote pour la suspension de la grève, particulièrement après que le ministère de Harraoubia ait signé le PV de réunion». Outre cette revendication, les blouses blanches exigent la promulgation de leur statut particulier qui reste bloqué au niveau de la Fonction publique,
l’ouverture d’un dialogue de fond sur le remplacement du service civil et la levée de toutes les sanctions judiciaires, pédagogiques et administratives. Hier encore, plus d’une centaine de médecins résidents se sont regroupés dans l’enceinte du CHU Mustapha Pacha à Alger, et au CHU Nefissa Hamoud (ex-Parnet), pour discuter des acquis obtenus.
Le gel de la grève après plus de trois mois ne changera cependant rien au fait que les grévistes sont déclarés ajournés, et ce, suivant les textes de lois. Les médecins résidents ont opté pour une grève illimitée, après plusieurs débrayages cycliques entamés au début du mois de mars. Le taux de suivi est estimé, selon le Dr Yellès, l’un des porte-parole, très satisfaisant, soit à plus de 90%.
Durant ce mouvement, plusieurs sit-in ont été observés à l’échelle nationale. Ils ont réussi, également, à marcher vers l’Assemblée populaire nationale (APN), et soulever leurs revendications au président de l’APN, Abdelaziz Ziari.
Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbas, avait indiqué, quelque temps après le début de la grève, que son département n’était concerné que par deux revendications parmi celles soulevées par la corporation, à savoir la prime de contagion et l’augmentation de la prime de garde, deux points qu’il s’était engagé à satisfaire.
Le ministre s’est engagé également à prendre en charge la revendication portant statut particulier du médecin résident. En outre, toutes les négociations engagées avec la tutelle n’ont pas été fructueuses, aux yeux des grévistes. L’annulation du service civil constitue cependant le point de discorde dans ces négociations. Les grévistes refusaient de faire concession, alors que la tutelle et le gouvernement affichaient un niet absolu quant à son annulation.
Par Samira Azzegag